Marie, signe d’espérance assurée
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Chers frères et sœurs,

Nous commençons aujourd’hui, une mini-série de trois séances pour vivre l’avent en compagnie de la Vierge Marie. Pour cela, je vais suivre les trois périodes de la liturgie de l’avent :

1° l’attente eschatologique (1er dimanche) ; 2° l’attente suscitée par la prédication de Jean (2e et 3e dimanches) ; 3° l’attente de la naissance de Jésus par la sainte Famille (4e dimanche).

Commençons donc par l’attente eschatologique, cette tension qui sous-tend, normalement, toute la vie chrétienne. Saint Paul écrivait aux Corinthiens :

« Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes » (1Co 15, 19).

Qu’attendrions-nous de Dieu en effet en dehors du salut ? Le thème qui traverse tout l’avent est celui du salut et il se termine par la célébration de la naissance du Sauveur. Eh bien, le salut n’est pas une réalité « pour cette vie seulement » ; il est l’objet de notre espérance, fondée sur la foi en la résurrection du Christ et la nôtre en lui. Nous attendons « la résurrection des morts, et la vie du monde à venir », disons-nous avec le symbole de Nicée-Constantinople.

 Il ne s’agit pas d’être protégés de nos ennemis, débarrassés des difficultés de la vie, des maladies, ni même de la mort pour obtenir une survie sans fin alors que nous ne serions pas transformés, maintenus loin de Dieu et à jamais esclaves du péché. Qu’aurions-nous à faire de cela ? Ce serait plutôt un enfer : le mal, comme un gel absolu, saisirait finalement tous les cœurs et laisserait chacun profondément blessé et meurtri de ne pas être aimé, ni de savoir aimer. Non, notre espérance est bien plutôt de participer pleinement au Royaume de Dieu en étant guéri et sanctifié dans tout notre être, corps et âme, par la puissance recréatrice de la résurrection.

La Vierge Marie a une place particulière dans ce temps liturgique, non seulement parce que nous nous acheminerons petit à petit vers la mangeoire de Bethléem où elle a déposé et emmailloté son fils premier-né, notre Seigneur Jésus Christ, mais aussi parce que son Assomption l’a placée devant nous comme un signe d’espérance, reine de tous les saints et reine du Ciel où elle désire nous accueillir un jour.

Voilà pourquoi nous aimons la chanter sous le beau titre de « Porte du ciel toujours ouverte » dans l’hymne mariale de l’Avent, l’Alma Redemptoris Mater.

A la fin de la constitution dogmatique sur l’Eglise, les pères du concile Vatican II ont écrit ceci : « Tout comme dans le ciel où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l’Église en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du jour du Seigneur (cf. 2P 3, 10), elle brille déjà devant le Peuple de Dieu en pèlerinage comme un signe d’espérance assurée et de consolation » (Lumen Gentium, n. 68).

Dès maintenant, par le baptême, nous avons commencé à avoir part au Royaume de Dieu et si nous n’y avons pas encore été établis, nous sommes tendus vers cet accomplissement.

Dans Lumen Gentium, nous lisons encore :

« L’union de ceux qui sont encore en chemin avec leurs frères qui se sont endormis dans la paix du Christ ne connaît pas la moindre intermittence ; au contraire, selon la foi constante de l’Église, cette union est renforcée par l’échange des biens spirituels » (LG, n. 49).

Parmi les saints à qui nous demandons de prier pour nous et que nous espérons rejoindre, « nous voulons nommer en premier lieu » (canon romain) « la Mère du Fils de Dieu, et, par conséquent, la fille de prédilection du Père et le sanctuaire du Saint-Esprit » (LG, n. 53). Ses relations avec chaque personne de la Trinité manifestent l’œuvre du salut en elle et nous permettent d’attendre de son intercession que cette œuvre se déploie aussi totalement en nous.

Puisque c’est un des fruits du temps de l’avent que de raviver chaque année en nous l’attente « que se réalise la bienheureuse espérance : la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ » (Tt 2, 13), que la Vierge Marie nous obtienne son secours tandis que nous travaillons à « hâter l’avènement du jour de Dieu » (cf. 2P 3, 12). Et moi, je vous bénis.
Acte d’espérance

Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance que tu me donneras, par les mérites de Jésus-Christ, ta grâce en ce monde et le bonheur éternel dans l’autre, parce que tu l’as promis et que tu tiens toujours tes promesses.

Questions pour la réflexion commune

Quelle est la place de l’espérance du Ciel et de la sainteté dans notre vie chrétienne ?

Comment pouvons-nous purifier nos désirs pour qu’ils s’unifient de plus en plus en ce que Dieu nous a promis ?

Quelle est la place de la Très Sainte Vierge Marie dans notre pèlerinage sur la terre ? L’aimons-nous ? Avons-nous recours à elle ?