Chacun d’entre nous a des désirs de grandeur. C’est que nous sommes faits pour cela ! Dieu est grand et nous veut grands, lui le premier. Toute la question est ensuite de savoir ce qu’est cette grandeur car le péché originel a mis bien du désordre dans nos pensées et nos désirs. Saint Jacques en fait le constat en nous interrogeant : « D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? » (Jc 4, 1) La manière dont nous voulons être grands n’a finalement pas grand chose à voir avec les vues de Dieu.
Dans l’évangile, Jésus nous appelle à prendre un autre chemin que celui que nous suggèrent nos passions, nos peurs et nos égoïsmes : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » C’est le chemin qu’il a ouvert et tracé jusqu’au bout pour que tous les hommes puissent l’y suivre. C’est le chemin de son Incarnation et de sa Passion rédemptrice, que l’Eglise chante avec saint Paul dans l’hymne aux Philippiens (Ph 2, 5-11).
Ne soyons pas étonnés de nos réticences permanentes et de notre désarroi récurrent face à ces réalités. Les disciples eux-mêmes ne comprenaient pas les paroles de Jésus lorsqu’il annonçait le mystère de sa Pâque et notamment celui de son abaissement jusqu’à la mort. Simplement, prenons au sérieux son appel et mettons-le en pratique très concrètement, par amour et dans la confiance, en demandant l’assistance de l’Esprit Saint, dans la prochaine occasion que la vie ne manquera pas de nous présenter.
Abbé Bruno Bettoli+
