La dernière quinzaine du temps pascal est une quinzaine de prière. Elle se trouve le plus souvent – et c’est le cas cette année – entièrement dans le mois de mai, le mois de Marie, comme une invitation à ne pas laisser notre chapelet au fond de notre poche ou d’un tiroir de la table de nuit. Mais ce n’est pas d’abord à cela que je pensais, ni à cette belle année Saint Joseph qui nous aide à mieux aimer le patron de l’Eglise universelle, tandis que des statues pèlerines sont accueillies dans nos maisons.

Je pensais d’abord aux rogations qui sont cette prière fervente par laquelle l’Eglise supplie Dieu d’accorder sa bénédiction aux travaux des champs en vue des récoltes à venir. Elles avaient traditionnellement lieu les trois jours qui précèdent la solennité de l’Ascension et qui vont suivre ce dimanche où nous entendrons le Seigneur nous dire : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. » (Jn 15, 16) Même si nous ne vivons pas au milieu des champs, nous dépendons toujours des fruits de la terre et certains de nos frères en dépendent dramatiquement.

Je pensais surtout à ces super-rogations, si je puis dire (rogatio signifie d’abord “demande”, et finalement “prière, supplique”), qui composent la neuvaine préparatoire à la grande fête de la Pentecôte. Toute la surface de la Terre a été ensemencée par la Parole de Dieu. Deman- dons ardemment que l’Esprit Saint fasse de ces semailles divines une abondante moisson pour la gloire de Dieu. Qu’il fasse de nous les joyeux témoins de l’Evangile, animés par l’amour même du Père pour chacun de ses enfants !

Abbé Bruno BETTOLI