Toute âme qui s’élève, élève le monde ! 
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Chers amis,

À cette citation attribuée à Ghandi on peut ajouter une autre en latin : bonum diffusivum sui (il est dans la nature du bien de se diffuser).  

La fête des Rameaux nous fait voir le commencement des évènements cruciaux qui conduiront Jésus à la mort et de la Mort à la Vie. L’entrée triomphale à Jérusalem ne ressemble pas vraiment à un triomphe comme les romains savent en faire, mais elle est une grande fête qui rassemble les humbles gens. Le messie entre à Jérusalem monté sur un âne. Il y entre pour mourir sur la Croix. Au cœur de cette célébration joyeuse se profilait déjà la suite douloureuse vers le Golgotha. Toute âme qui veut s’élever doit passer par le creuset de la formation. S’élever, prendre de la hauteur et y rester n’est pas toujours donné. Cela exige bien des efforts. Si c’est dans la nature du bien de se diffuser, il ne se diffuse qu’avec le sacrifice, tel le grain de blé tombé en terre qui doit mourir pour porter du fruit.  

La liturgie de ce dimanche des Rameaux nous fait entrer dans le cœur de celui qui souffre pour le bien, pour la vie. Celui qui accepte la souffrance par amour. Mu par un objectif qui mérite tous les sacrifices selon lui, il va à contre-courant et accepte de tout 

perdre. Pour s’élever, il faut s’alléger, pour se diffuser, il faut se déplacer, ne pas stagner. Plus on s’élève, plus on peut élever d’autres. Plus on bouge, plus on peut faire bouger. Cela demande un profond décentrement de soi, une disponibilité pour laisser Dieu agir en nous et à travers nous. On le lit bien ici : « Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé ». 

Toute âme qui s’élève, s’élève vers le Bien, vers Dieu. Et le monde avec elle. 

Abbé Elzéar Adounkpe