Bonjour à tous, nouvelle série sur les sacrements. Nous allons commencer l’enseignement sur le sacrement de Réconciliation.

1. C’est bien pour le temps du carême, pour nous mettre dans cette démarche de conversion. Nous avons vu que par le baptême, nous avons reçu la Vie Nouvelle du Christ. Mais cette vie, nous la portons dans des vases d’argile. (2 Cor, 4,7)Et c’est vrai qu’on pourrait être surpris et se dire : ‘’ Puisque nous avons reçu la grâce du baptême, nous avons été sanctifiés par le baptême, pourquoi donc il y a cette trace de péché ? ‘’ L’apôtre St Jean dans sa 1ère lettre (Jean, 1,8) le rappelle : ‘’ Ainsi, si nous disons que nous sommes sans péchés, nous nous abusons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. ‘’ Il y a donc cette reconnaissance que malgré la Vie Nouvelle reçue au baptême, il y a encore en nous la fragilité, la faiblesse de la nature humaine, il y a cette inclination au péché. La Tradition de l’Eglise appelle ça la concupiscence qui demeure même chez les baptisés. Et ça, on en fait l’expérience chaque jour. Et donc, nous sommes dans un combat spirituel, dans un chemin de conversion. C’est un chemin de vie avec, comme objectif, le plein épanouissement de cette sainteté  reçue au baptême et qui se vivra dans la vie éternelle. Dans ce chemin de conversion, de réconciliation, nous sommes invités à expérimenter ce que le Christ faisait déjà  sur terre, lors de sa vie publique, cette expérience de la guérison, non seulement la guérison extérieure mais la guérison intérieure, pour recevoir la Miséricorde de Dieu.

C’est ce que nous rappelle le Concile Vatican II dans Lumen  Gentium , chapitre 11 : ‘’ Ceux qui s’approchent du sacrement de pénitence  y reçoivent  de la Miséricorde de Dieu, le pardon de l’offense qu’ils Lui ont faite et du même coup, sont réconciliés avec l’Eglise que leurs péchés a blessée et qui, par la charité, l’exemple, les prières, travaille à leur conversion .‘’ C’est un des points que je voudrais souligner dans l’ introduction de ce thème, c’est que non seulement lorsque nous péchons, nous blessons le Seigneur, mais nous blessons aussi l’Eglise et  c’est pour cela aussi que le Christ a voulu que l’ Eglise soit ce lieu de réconciliation. Et qu’on ne soit pas simplement  à demander pardon le soir dans sa prière personnelle, ce qu’il faut faire, mais aussi être réconcilié avec l’Eglise, être réconcilié dans l’Eglise, et donc, par les sacrements que le Christ a confié à l’Eglise.

1. Comment ce sacrement est appelé ? Il reçoit plusieurs noms et c’est intéressant de méditer sur ces noms. Je vais le faire très rapidement mais on pourrait passer de longs temps, presque faire une séance sur chaque thème.

Ce sacrement aux multiples effets a reçu différents noms : La Confession, le Sacrement du Pardon, la Miséricorde, le Sacrement de Réconciliation, le Sacrement de Pénitence, et même le Sacrement de Conversion.

Reprenons-les dans l’ordre.

• Sacrement de la Confession. C’est le mot ancien mais qui dit des choses importantes : il faut confesser, c’est-à-dire nommer ses péchés. Faire ce regard en vérité, Je confesse après avoir reconnu, après avoir fait un examen de conscience, je reconnais mon péché devant un prêtre, et devant Dieu, spirituellement, mais c’est aussi l’aveu, la confession de la Miséricorde de Dieu : ‘’ Je veux confesser l’Amour de Dieu, la puissance de sa Miséricorde, la puissance de son pardon.
• Sacrement du Pardon, c’est l’effet. Non seulement j’ai reconnu mon péché, je l’ai confessé, mais je reçois le pardon par l’absolution sacramentelle du prêtre. Dieu me donne véritablement son pardon. C’est au cœur de notre vie chrétienne et certainement l’une des choses les plus essentielles.
• L’effet de ce pardon, c’est que je suis réconcilié : Sacrement de la Réconciliation. Réconcilié avec Dieu et, à travers cela, réconcilié avec l’Eglise, réconcilié avec mes frères.
• Sacrement de Pénitence. C’est intéressant parce que c’est peut-être la dimension la plus oubliée. C’est que, suite à ce pardon de Dieu donné, je suis invité à faire une pénitence. Dans le temps, on disait 3 Pater, 2 Ave.

Le prêtre a mission de confier une pénitence. Qu’est-ce qu’elle dit cette pénitence ? C’est que je m’engage ensuite à une démarche personnelle, ecclésiale, de repentir, de réparation du mal que j’ai pu faire par mon péché. On l’oublie, pourtant, c’est assez essentiel dans le sens où ce n’est pas seulement une parole ‘’ en l’ air ‘’ disant ‘’ c’est facile de me confesser, hop, j’ai dit mon péché, je suis pardonné ‘’, sauf que derrière, il y a tout ce chemin  de conversion, de pénitence. J’ai  posé  un acte.

• Donc, le cinquième nom, Sacrement de Conversion. Effectivement, je repars neuf, je repars renouvelé dans la grâce de mon baptême, mais je suis invité à poser ces actes bien concrets par la prière, par la charité, par une nouvelle manière de vivre. Vous me direz ‘’mais on redit toujours les mêmes péchés. Eh bien, oui, le malin attaque toujours sur les mêmes lieux.

Alors demandons la grâce, pendant ce Carême, de vivre ce sacrement en vérité, d’oser vivre en vérité, de reprendre ces différents points et d’avoir ce bonheur et cette joie de recevoir ce sacrement de Vie nouvelle.  ‘’Oui, Seigneur, merci pour ce don du Sacrement du Pardon, aide-nous à le vivre de tout notre cœur.’’

Bonne semaine à tous.  Père Ronan Dyèvre