“Ne fermons pas notre cœur” par l’abbé Bruno Bettoli
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DIMANCHE 26 NOVEMBRE 2023Solennité du Christ Roi (Année A) – n° 1108

Ne fermons pas notre cœur

Impossible de changer l’Ecriture, de trafiquer les paraboles. D’ailleurs, dans l’évangile de ce dernier dimanche de l’année liturgique, il ne s’agit pas d’une parabole : Jésus enseigne plutôt et décrit directement et sans image – sinon la rapide comparaison du berger, des brebis et des boucs – ce que l’Église a ensuite appelé le jugement particulier (cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique, §§ 1021-1022) et le jugement dernier (§§ 1038-1041). Nous ignorons bien sûr le nombre des élus et celui des réprouvés, mais certaines choses nous sont connues.

Des paroles mêmes de Jésus, nous savons que « le Royaume [a été] préparé pour [nous] depuis la fondation du monde » tandis que « le feu éternel [ne l’a été que] pour le diable et ses anges ».

D’après l’évangile de ce jour, il est à craindre que des hommes auront pu se fermer définitivement à l’amour et s’auto-exclure de la béatitude éternelle (cf. Benoît XVI, Spe salvi, § 45). Et comment penser que ce ne soit le cas de Judas dont le Christ lui-même a dit : « Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » (Mt 26, 24) ?

Ce que nous savons surtout et que nous confessons, c’est que le Christ est mort « pour une multitude » (Mt 26, 28) comme il le dit lui-même en instituant l’Eucharistie, la veille de son offrande rédemptrice, dans l’intention de rejoindre tous les hommes. Inlassablement, par les prophètes (cf. Lc 16, 29), par notre prochain affamé, assoiffé, étranger, nu, malade ou en prison, par la vie, la passion, la mort et la résurrection de son Fils, Dieu notre Père ne cesse de se tourner vers chacun de nous, cherchant un passage ouvert jusqu’au fond de notre cœur.

Abbé Bruno Bettoli +