Marie, mère du Christ
">

Chers frères et sœurs,

A partir du 17 décembre, la liturgie bascule dans la troisième et dernière étape du temps de l’Avent. Il s’agit désormais d’écouter jour après jour tout ce que les évangélistes saint Matthieu et saint Luc nous ont rapporté des événements qui ont précédé la naissance de Jésus.

 Avec saint Matthieu, nous écoutons d’abord la généalogie du Christ, le 17, et, le 18, ce qu’a vécu Joseph. Ensuite, les six derniers jours, du 19 au 24, se passent avec saint Luc qui offre le récit de l’annonce à Zacharie, de l’annonce à Marie, de la visitation, du cantique de Marie (le Magnificat), de la naissance de Jean et enfin du cantique de Zacharie (le Benedictus).

De tous ces textes, je voudrais recueillir avec vous ce qui concerne plus directement la Vierge Marie.

La généalogie du Christ dressée par saint Matthieu nous présente les trois fois quatorze générations d’Abraham jusqu’à Joseph dans un style simple qui énumère très régulièrement la succession de tous ces hommes et de leurs engendrements.

Cette répétition ‘’métronomique’’  n’est interrompue qu’à la toute fin car Joseph n’engendra pas mais il fut simplement « l’époux de Marie de laquelle fut engendré Jésus ».

C’est par Marie que la nouveauté de Dieu est entrée dans le monde.

Une femme, Marie, avec sa capacité d’accueil, a permis l’opération divine de l’engendrement en elle du Sauveur. Par elle, il nous est dit que les hommes ne peuvent produire d’eux-mêmes le salut mais qu’ils doivent accepter de le recevoir de la puissance et de la miséricorde de Dieu.

Le deuxième récit matthéen, celui de l’annonce à Joseph, montre comment la Vierge, avec l’enfant qu’elle porte déjà, a été remise à la garde et à la protection de cet homme juste, nous invitant nous aussi à la prendre chez nous.

Laissant le témoignage de saint Matthieu, tournons-nous maintenant vers celui de saint Luc qui nous en dit davantage.

 Pour rester surtout attentif à la Vierge, je laisse de côté le récit de l’annonce à Zacharie et passe directement à celui, aussi magnifique que célèbre, de l’Annonciation.

L’initiative est bien sûr de Dieu qui envoie Gabriel vers la jeune fille de Nazareth. La mention de ce village perdu de la Galilée évoque pour moi que, de son côté, Marie ne prétendait à rien et surtout pas à être la mère du Messie qu’elle espérait pourtant de tout son cœur.

De sa réponse à l’ange, on peut comprendre la justesse de la tradition qui rapporte que Marie, bien qu’obéissante à ses parents et ainsi promise en mariage à Joseph, avait fait le vœu de la virginité. Un tel vœu n’a pu lui être inspiré que par l’Esprit Saint auquel elle a toujours été parfaitement disponible.

Comme on l’a vu avec la généalogie du Christ, cette virginité signifiait, au nom de tout Israël, que le salut ne lui viendrait pas des hommes mais de Dieu seul.

En même temps, alors que toutes les femmes juives pouvaient se demander secrètement si elles n’auraient pas l’immense honneur d’être la mère du Messie, cette idée était évidemment absolument étrangère à Marie même si personne n’avait un plus ardent désir qu’elle de voir la réalisation des promesses faites par Dieu.

Ainsi, j’aime imaginer dans le cœur et sur les lèvres de Marie le psaume 130 (131) :

« Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent. Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère. Attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais. »

Quelle autre disposition pouvait être la sienne chaque jour et particulièrement au moment de la visite du saint archange ?

De la bouche même de Gabriel, nous apprenons le nom par lequel il nous enseigne à la saluer – « Comblée-de-grâce » – nom que l’Eglise interprète comme dévoilant le mystère de l’Immaculée Conception. Le mot grec utilisé et le temps utilisé pour sa conjugaison montrent une action divine permanente et parfaite qui nous dit certes la grandeur de Marie mais plus encore celle de Dieu.

Devant conclure cet enseignement, je vous laisse poursuivre votre méditation à partir de la Parole de Dieu. A l’Annonciation, vous contemplerez l’obéissance de la Vierge qui se livre totalement à la volonté de Dieu. A la Visitation, ce seront sa charité, sa foi et son humilité. A sa prière, je vous bénis.

Questions pour la réflexion commune

Que signifie pour moi « prendre Marie chez moi » ?

Comment est-ce je reçois pour Marie ou pour moi les mots du psaume 130 (131) ?

Comment s’articulent pour moi le travail de l’homme et l’œuvre de Dieu ? Qu’est-ce que Marie nous apprend à ce sujet ?

Comment est-ce que je veux vivre ces derniers jours de préparation à Noël ?