L’Esprit qui fait de nous des fils
En peu de mots, sobrement,
l’évangéliste nous rapporte la
scène du baptême du Christ où nul
ne parle – sinon le Père. Pourtant,
elle exprime si fortement le
mystère de notre salut.
Jésus s’est laissé plonger dans l’eau
du Jourdain, rejoignant l’humanité
dominée par les puissances
maléfiques. Sur lui, descend
« l’Esprit Saint, sous une apparence
corporelle, comme une colombe ».
Le Père désigne et bénit « son Fils
bien-aimé, en qui il trouve sa joie ».
L’eau et la colombe nous
rappellent évidemment la fin du
déluge. Manque simplement un
détail : ce rameau d’olivier (cf. Gn
8, 11) qui annonçait, par l’évocation
symbolique de l’huile, l’onction de
l’Esprit qui devait être manifestée
en ce jour sur le Messie.
Le désir du Père depuis la Création
– et encore dans l’oeuvre de la
Rédemption – est aussi de nous
remplir de son Esprit Saint pour
faire de nous des fils en l’Unique
de son amour. Rien moins que cela !
Dans cette scène de recréation,
nous voyons déjà que
l’abaissement du Verbe sera le
moyen de notre divinisation par le
don plénier de l’Esprit Saint.
Pour accueillir cette vérité, pour
qu’elle passe de notre tête à notre
coeur, pour qu’elle se réalise plus
profondément en nous, nous
vivrons bientôt un parcours de
préparation à l’effusion de l’Esprit
Saint. Je vous en parle aujourd’hui,
dans la lumière de cette théophanie,
pour que vous ne manquiez pas
cette occasion qui nous sera donnée
dans quelques mois de nous laisser
profondément renouveler par et
dans l’amour de Dieu.
En attendant cela, fêtons dans la
joie le baptême du Seigneur !
Abbé Bruno Bettoli+