Le salut dans Christ, unique Sauveur du monde
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Chers membres des cellules,

 

Pour ce troisième enseignement donné pendant le temps de l’Avent, je voudrais contempler avec vous le Christ, unique Sauveur du monde. Il est celui qui répond à la fois à notre besoin d’être sauvé et à toutes les annonces prophétiques de l’Ancien Testament.

 

Partons ensemble de l’annonce faite à Joseph, telle qu’elle est rapportée par saint Matthieu. L’ange lui dit à propos de l’enfant que portait Marie : « Tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (1, 21). Ainsi, le nom même de Jésus nous dit sa mission et le simple fait de le prononcer est une supplication pour demander le secours de Dieu. Saint Pierre dira plus tard, après la Résurrection : « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver » (Ac 4, 12). Et quand nous-mêmes annonçons le kérygme, le cœur de notre message est celui du salut.

 

En revenant aux paroles de l’ange, nous constatons qu’il s’agit de la rémission des péchés et de la libération de toutes leurs terribles conséquences pour les hommes. La vie et le ministère de Jésus ne cesseront de confirmer cela depuis les guérisons, les résurrections et les exorcismes qu’il accomplira jusqu’aux discours et aux pardons qu’il prononcera. Surtout, à la fin de sa vie, c’est au moment du dernier repas qu’il présentera le sens salvifique du drame qui allait se dérouler et par lequel, librement et par amour, il présentait son sang, comme « sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés » (Mt 26, 28). Ainsi, « la voix du sang [d’Abel] crie de la terre vers [Dieu] » (Gn 4, 10) mais désormais, par la foi, nous pouvons venir « vers Jésus, le médiateur d’une alliance nouvelle, et vers le sang de l’aspersion, son sang qui parle plus fort que celui d’Abel » (He 12, 24). S’il est question du sang que Caïn a versé, il est aussi question du sang de l’aspersion, en référence aussi bien au sang de l’agneau pascal (cf. Ex 12, 7.13) qu’au sang du bouc émissaire dans le rite d’expiation décrit dans le livre du Lévitique (cf. Lv 16, 15.19).

 

Le lien avec les rites de l’Ancien Testament est très évocateur mais en même temps, ils ne présentaient « que l’ébauche des biens à venir ». Ainsi, la loi de Moïse n’était pas « capable, par ses sacrifices […], de mener à la perfection ceux qui [venaient] y prendre part » (He 10, 1). Le sang du Christ nous sauve parce qu’il est un sang innocent qu’il a versé par amour. C’était le sacrifice non d’animaux ou de quoi que ce soit d’autre mais de sa propre vie. C’est aussi ce que traduisent les paroles du psaume 39 (40) mises dans la bouche de Jésus : « me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté » (He 10, 7).

 

Selon la Parole de Dieu, c’est par sa passion que Jésus nous a sauvés. Ce point est capital et sera certainement l’occasion de nouveaux enseignements. Il est décisif pour entrer dans le mystère de la foi et donc dans celui de l’Eucharistie. Il est essentiel pour éclairer « le mystère d’iniquité [qui] est déjà à l’œuvre » (2Th 2, 7) et qui pourrait, sans cela, entamer notre espérance.

 

Nous contemplerons bientôt, dans le temps de Noël qui va s’ouvrir pour nous dans quelques jours, le Verbe fait chair et nous nous émerveillerons de son innocence venue porter notre péché et de sa puissance venue assumer notre faiblesse. En regardant l’enfant de la crèche que nous présentent Marie et l’Eglise, nous reconnaîtrons l’homme dont le cœur est traversé par l’amour même de Dieu. Nos cœurs que nous aurions pu croire inguérissables, à jamais atteints par la ruse du serpent, accueilleront à nouveau ce Sacré Cœur, encore si petit chez cet enfant, mais déjà capable d’aimer parfaitement et de se livrer pour tous ceux dont il est devenu le frère selon l’humanité par l’Incarnation et dont il veut faire ses frères selon la divinité par la Rédemption.

 

Joyeux de chanter avec vous les merveilleuses dispositions de la miséricorde divine et de présenter chaque jour la sainte offrande que le Christ fit de lui-même pour notre salut, je vous bénis.