Le bruit de l’arbre
">

Le dimanche des Rameaux, la liturgie nous fait vivre une étonnante démarche et beaucoup de bruits…

Joie des acclamations, agitation des rameaux pour fêter l’entrée de Jésus à Jérusalem. Cris des hommes et bruits des coups lorsque nous lisons le récit de la Passion. Les cantiques et chants d’allégresse ont laissé place à l’orchestre funèbre de la trahison et de la haine.

Devons-nous pour autant nous boucher les oreilles ? N’y-t-il pas une autre musique à rechercher ?

Il n’y a pas une seule journée où nos médias ne nous racontent l’horreur du monde, la violence des guerres, le carnage des épidémies, ou le scandale du péché. Comment ne pas se sentir écrasé par le poids du Mal qui semble être toujours victorieux ?

Oui, ce cri d’un monde blessé nous l’entendons. Il hurle à nos oreilles.
Comme il a hurlé sur le passage du Christ écrasé par le poids de la croix, par le poids de nos péchés.

Mais au pied de cet arbre ensanglanté, nous entendons Jésus qui continue à aimer, qui donne Sa vie pour nous, pour notre monde.

Un proverbe africain nous dit :
« Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse ».

Qu’en cette semaine sainte, nous essayions de prendre le temps du silence pour écouter la forêt qui pousse.
Prendre le temps de la prière, le temps de la contemplation, le temps de l’émerveillement. Il y a tant d’arbres qui poussent, tant de gestes de paix, de paroles réconfortantes, de sourires éclairants, d’entraides…

Ils ne font pas la « une » des journaux, mais ils permettent au monde de vivre. Et ils nous donnent l’audace de chanter la joie pascale.

 

Père Ronan Dyèvre+