L’APOLOGÉTIQUE (1) : Comment répondre aux questions difficiles
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Chers frères et sœurs,

C’est une grande joie de commencer cette troisième année à Viroflay et en particulier en accompagnant les cellules par la préparation d’un enseignement hebdomadaire. Avec cette rentrée, je voudrais démarrer une nouvelle série dans le but de vous aider à répondre aux questions difficiles et parfois désarçonnantes que vous pouvez rencontrer quand vous parlez de la foi. Cette idée m’est venue lorsque l’une d’entre vous m’a écrit ne pas avoir su quoi répondre à un ami qui déclarait que Dieu n’était pas un dieu d’amour dans l’Ancien Testament. J’imagine que ce sera la question à laquelle je m’attèlerai la semaine prochaine mais j’aurai ensuite besoin que vous me transmettiez les autres difficultés que vous avez déjà rencontrées ou que vous vous posez vous-mêmes.

En attendant et à titre d’introduction, je voudrais proposer une réflexion plus générale et rappeler en premier lieu l’appel de l’Apôtre Pierre : « Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect. » (1P 3, 15b-16a) Il est normal que nous soyons interpelés quand les personnes savent que nous sommes chrétiens et à plus forte raison lorsque nous cherchons à leur annoncer la Bonne Nouvelle. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle un certain nombre de chrétiens préfèrent rester cachés ou bien ne cherchent jamais à parler de leur foi, à témoigner de l’Evangile et à inviter à se convertir au Christ. Ils espèrent ainsi trouver la paix mais celle-ci n’est certainement pas celle promise par le Seigneur à ses disciples. Pour nous qui ne disons plus « disciple » sans penser en même temps « disciple-missionnaire », nous avons renoncé à cette fausse tranquillité.

Les mots de saint Pierre supposent que notre attitude, aussi bien nos gestes que nos paroles, a suscité d’abord une interpellation, et ensuite un questionnement ou une résistance chez un proche ou chez une personne approchée. Il s’agit alors d’essayer de répondre à ce questionnement ou d’ôter les obstacles qui arrêtent encore le chemin vers la foi chez cette personne. A ce moment, nous devons nous placer au niveau de l’intelligence en fournissant des raisons, des explications ou au moins en ouvrant des pistes de réflexion. C’est un peu ce que l’on appelle l’apologétique. Sur le site des évêques de France, j’ai trouvé cette définition : « L’apologétique chrétienne est la partie de la théologie qui a pour but d’analyser méthodiquement tout ce qui touche à la crédibilité de la foi chrétienne de façon à proposer les arguments qui prouvent qu’il est raisonnable de croire à la Révélation divine, fondement de la foi chrétienne. » On sent bien à partir de là qu’on n’entend pas donner la foi à force de raisonnements et de démonstrations mais simplement accomplir ce travail de l’intelligence qui est à la fois nécessaire et non suffisant pour répondre aux objections et pour présenter la crédibilité de ce que nous croyons.

Il y a donc des choses à savoir et c’est aussi pour nous tous une exigence de formation et de travail de l’intelligence. Certaines difficultés sont même déjà en nous et nous devons chercher à y répondre. Un chrétien n’a jamais peur de la vérité. Il l’aime et doit toujours être prêt à l’effort pour l’approcher davantage et mieux l’accueillir lui-même ou la présenter aux autres. Il n’y a rien d’étonnant à ce que tout ne soit pas immédiatement limpide. Si certaines objections sont présentes, cela peut être dû aussi bien au péché qui enténèbre l’intelligence et retient le cœur qu’à des éléments contradictoires présents dans la culture ou suscités par le contre-témoignage de chrétiens.

Un risque permanent est celui de la polémique que nous devons pourtant chercher absolument à éviter. Saint Pierre nous exhorte à la douceur et au respect. La vérité ne se présente pas avec violence ou agressivité. Elle a aussi besoin de temps et d’être accompagnée de patience et de prière. Tout cela vaut cependant le coup, car lorsque l’obstacle intellectuel est dépassé, il peut redoubler l’appel à croire et être source d’une lumière plus profonde que ce qui était imaginé au départ.

Pour que vous honoriez l’intelligence et respectiez le cheminement de vos frères, je vous bénis.

Quelles sont les objections et les difficultés que vous avez rencontrées et face auxquelles vous vous êtes trouvés désarmés ? (En me les remontant, pour me fournirez les thèmes des prochains enseignements.)

De même, quelles sont éventuellement vos propres difficultés à croire que vous n’avez pas osé reconnaître ou affronter ?

Quels sont les domaines de la foi pour lesquels vous ressentiriez davantage le besoin de formation ? Quelles moyens pouvez-vous vous conseiller (livres, formations, …) Comment concevez-vous la vérité de la foi chrétienne ?