L’adoration : la réparation Eucharistique
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Chers membres des cellules,

Pendant l’école d’adoration que nous venons de vivre à la paroisse, il a été question des messages de Jésus à sainte Marguerite-Marie Alacoque, notamment du deuxième, celui de 1674.

 

La religieuse était en train d’adorer le Saint Sacrement lorsque Jésus lui est apparu, lui montrant ses plaies brillant comme des soleils et sa poitrine comme une fournaise ardente. Il se plaignit alors du peu de retour d’amour que lui témoignaient les hommes, après tout ce qu’il avait enduré pour les sauver.

 

Il demanda alors deux actes de réparation : la communion le premier vendredi de chaque mois et l’Heure Sainte le jeudi soir, en union avec son agonie à Gethsémani (source : www.sacrecoeur-paray.org).

 

Je voudrais m’intéresser cette semaine à cette Heure Sainte. Le désir du Christ était que la sainte visitandine le rejoigne par une heure hebdomadaire d’adoration, de 23h à minuit le jeudi soir. Les chrétiens ont très vite compris qu’ils étaient eux aussi appelés à consoler ainsi le Cœur de Jésus, à cette heure ou à toutes les autres heures dans une adoration perpétuelle et réparatrice.

 

Pensons donc à Gethsémani, le soir du Jeudi Saint.

 

Après avoir institué l’Eucharistie en sacrement de son sacrifice pascal, Jésus se rendit avec ses disciples au jardin des Oliviers. Là, « il commença à ressentir tristesse et angoisse » (Mt 26, 37) et fit cette demande à Pierre, Jacques et Jean : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi » (v. 38).

 

A travers tout l’Evangile, c’est la seule fois où Jésus semble demander une faveur pour lui, au milieu de sa détresse. Dans l’épisode de la tempête apaisée, par exemple, Jésus est si fort qu’il domine parfaitement la situation.

 

Par ailleurs, très souvent, Jésus demande des choses à ses disciples mais c’est avec autorité, en rabbi qui enseigne, en maître qui commande. Juste avant son agonie, le même soir, il n’hésitait pas à leur donner « son commandement » (Jn 15, 12). Mais à cette heure, à « son heure » (Jn 2, 4), Jésus apparaissait faible et semblait simplement mendier un peu de compassion et de réconfort.

 

Dans son agonie, Jésus s’est en effet chargé de tous les péchés de l’humanité. N’est-il pas l’Agneau de Dieu venu pour porter et « enlever le péché du monde » (Jn 1, 29) ?

 

Nous savons bien comment notre âme si imparfaite et si impure est atteinte par les péchés que nous commettons, nous donnant des sentiments de tristesse, de culpabilité et d’éloignement d’avec Dieu. La conséquence du péché est la mort et surtout parce qu’il est opposition avec Dieu la mort de l’âme.

 

Comment pourrions-nous alors imaginer ce qui s’est passé à cette heure dans le cœur et l’âme très purs de Jésus Christ ?

 

D’un côté, il percevait avec une acuité particulière et d’une manière purement existentielle combien les hommes rejettent Dieu et donc le rejettent lui-même.

 

D’un autre côté, il ressentait la séparation avec son Père qui était la conséquence du péché pour tous les hommes dont il avait choisi par amour du Père de se faire solidaire :

« Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux » (Mt 26, 39).

 

Dans cette expérience absolue de rejet et d’abandon, Jésus cherche des consolateurs.

 

 A Marguerite-Marie, il disait : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes ».

 

Notre heure d’adoration est une pauvre compensation commandée par l’amour. Ne doutons pas que l’ange de Gethsémani (cf. Lc 22, 43) aura porté ce réconfort de notre part au cœur de Jésus. S’il a vu alors tous nos péchés, pourquoi ne nous aurait-il pas vu aussi à chaque fois que nous répondons à sa supplication « de veiller seulement une heure avec lui » (Mt 26, 40) ?

 

Pour terminer, relisons les paroles de saint Jean-Paul II dans la lettre apostolique Mane Nobiscum Domine : « Restons longuement prosternés devant Jésus présent dans l’Eucharistie, réparant ainsi par notre foi et notre amour les négligences, les oublis et même les outrages que notre Sauveur doit subir dans de nombreuses parties du monde » (§18).

 

Recevant avec vous cette invitation à apporter à Jésus Christ cet humble hommage de justice et d’amour, je vous bénis.