Simon-Pierre l’a confessé: Jésus est «le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Autrement dit et en m’appuyant sur la première lecture de dimanche dernier, Jésus est le« gouverneur » du royaume des Cieux qui s’est approché. En effet, le prophète Isaïe rapportait l’institution d’Eliakim comme gouverneur sur la maison de Juda en évoquant plusieurs symboles dont un se retrouvait dans l’évangile : la clef.

Pour Eliakim, le Seigneur avait déclaré : « Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David : s’il ouvre, personne ne fermera ; s’il ferme, personne n’ouvrira. » Pour Jésus, vous l’avez compris, la clef mise sur son épaule ne sera rien d’autre qu’une croix.

Est alors venu le moment pour Jésus d’expliciter cela à ses disciples et de leur annoncer son dernier pèlerinage à Jérusalem, ses souffrances, sa mort et sa résurrection. Même si la vie, le pouvoir et la gloire lui sont promises, la croix reste le passage obligé et cela, Pierre ne le comprend ni ne l’accepte. Voici même qu’il en vient à prendre son maître à part et « à lui faire de vifs reproches » et c’est une scène semblable qui sera jouée au moment du lavement des pieds, quand l’heure sera venue.

Pour l’apôtre, le scandale est double : d’abord parce que le messie qu’il imagine ne peut, dans sa grandeur, s’abaisser ainsi, ni être abandonné par le Dieu fidèle ; ensuite parce qu’il a bien entendu qu’il devait aussi recevoir cette clef sur son épaule.

Et nous, comment regardons-nous la croix de Jésus ? Et la nôtre ? Une nouvelle fois, écoutons donc Jésus nous enseigner : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite… »

Abbé Bruno BETTOLI +