La messe (4) – La procession d’entrée
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Chers membres des cellules,

 

L’église est pleine et le peuple des fidèles se prépare en silence. L’arrivée successive des uns et des autres peut provoquer un peu de bruit ou de dérangement. Il faut accepter cela de bon cœur et réserver un beau sourire à ceux qui arrivent et cherchent une place à côté de nous.

 

Comme il est important de rentrer dans l’église comme dans le palais d’un roi. Oui, quelqu’un habite ici et pas n’importe qui : c’est d’abord la maison de Dieu, et par suite la maison du Peuple de Dieu. Le bénitier nous permet de nous signer en entrant dans l’église et de nous souvenir qu’au jour de notre baptême, nous avons été accueillis par l’Eglise avec un grand ‘E’. Ce signe de croix avec l’eau est déjà une prière pour demander au Seigneur de nous purifier et de nous rendre dignes de venir en ce lieu à sa rencontre. La signation avec l’eau bénite est un sacramental. Le Catéchisme nous rappelle que les sacramentaux « sont des signes sacrés par lesquels, selon une certaine imitation des sacrements, des effets surtout spirituels sont signifiés et sont obtenus par la prière de l’Église. Par eux, les hommes sont disposés à recevoir l’effet principal des sacrements, et les diverses circonstances de la vie sont sanctifiées » (Catéchisme §1667, citant le Concile Vatican II, Sacrosanctum Concilium 60).

 

Si le tabernacle est visible ou si à un moment on passe devant lui, on le saluera, dans la mesure du possible, par une génuflexion. En passant devant l’autel, si le tabernacle ne lui est pas lié comme cela se trouvait systématiquement autrefois, on fera une inclination profonde. En tout cas, une fois arrivé à une place pour vivre la célébration, on pourra commencer, debout ou à genoux, à s’ouvrir à la présence du Seigneur et à la rencontre qui va bientôt se vivre. On n’entre pas dans l’église comme dans une salle de spectacle ou dans la salle d’attente du médecin. Sans attendre, notre cœur et notre attention se tournent vers Dieu qui nous a appelés à participer à l’Eucharistie.

 

La messe commence alors. La musique ou l’animateur de chant nous font comprendre qu’il est temps de se lever pour chanter et accueillir la procession d’entrée. Celle-ci va remonter toute l’allée centrale, traversant toute l’assemblée et l’invitant à se rassembler et à avancer, en esprit, vers l’autel et le sanctuaire. C’est le crucifix, s’il y en a un, et le prêtre qui sont les éléments les plus importants de cette procession. Le crucifix, c’est-à-dire la croix portant une représentation du Christ, est devant. Le prêtre est derrière. Le crucifix est entouré de cierges qui attirent notre attention vers lui. C’est lui qui ouvre la voie, éventuellement précédé par l’encens. La lumière et l’encens peuvent rappeler les colonnes de lumière et de nuée qui accompagnait le peuple pendant l’exode. L’encens répand « la bonne odeur du Christ », pour reprendre une expression que saint Paul attribue à tout chrétien (2Co 2, 15). Dans la liturgie, tous les sens sont convoqués pour nous aider, sobrement, à accueillir le mystère qui échappe en lui-même à tous les sens mais se livre à l’acte de foi. Au passage de la croix, les chrétiens peuvent à nouveau se signer avec dévotion. A la vue du signe de la victoire du Christ, une joie mystérieuse leur est donnée et les prépare encore un peu plus à l’action sacrée.

 

Le prêtre qui présidera la célébration se trouve à marcher derrière la croix, rappelant la parole du Sauveur : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Mt 16, 24). Chacun peut se rappeler alors que c’est en disciple qu’il doit entrer dans la célébration de l’Eucharistie. Durant la messe, le prêtre agira le plus souvent au nom de toute l’Eglise et c’est le cas pour la procession. Il représente toute l’Eglise, corps constitué de tous les disciples du Christ, qui s’avance vers l’autel de la croix où a été consommé le sacrifice qui nous sauve. A d’autres moments, il agira « in persona Christi capitis », au nom du Christ-Tête. De ce fait, il est aussi un signe de la présence du Christ au milieu de son peuple et son arrivée dans la procession d’entrée est aussi une cause de joie pour le peuple qui attendait le début de la messe.

 

Nous souvenant de la venue du Sauveur dans notre chair et de sa présence à jamais parmi nous, nous aimons aussi l’appeler l’Emmanuel, Dieu-avec-nous. Par moi, c’est lui qui vous bénit.