La messe (13) – L’Offertoire
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Chers membres des cellules,

 

Nous poursuivons notre parcours dans la célébration de la messe et passons de l’ambon à l’autel sur lequel aura lieu le rite essentiel de l’Eucharistie. Pour arriver à ce moment précis, il faut une préparation à la fois matérielle et spirituelle, que nous appelons l’offertoire. Suivons donc la préparation matérielle et devinons au fur et à mesure ce qui doit se passer dans les cœurs. Les rubriques précisent d’abord que « les ministres mettent sur l’autel le corporal, le purificatoire, le calice et le missel » (PGMR n° 100). Le corporal et le purificatoire sont des linges liturgiques qui serviront par respect pour le Corps et le Sang du Christ. Le calice contiendra le précieux Sang et le missel rassemble toutes les prières qui seront dites par le prêtre.

 

Il peut arriver que tout se passe discrètement dans le sanctuaire mais « il est bien que la participation des fidèles se manifeste par l’oblation (= l’offrande) soit du pain et du vin pour la célébration de l’Eucharistie, soit d’autres dons destinés à subvenir aux besoins de l’Eglise et des pauvres » (n° 101). Pour la procession des dons, dans ma précédente paroisse, on apportait juste le pain et le vin dans des vases ordinaires. Cela évitait qu’on s’imagine que, pour la messe, on apportait l’or des vases sacrés. Ces objets précieux étaient mis directement sur l’autel et étaient ensuite remplis par les hosties et le vin que les fidèles avaient apportés. A d’autres moments, notamment lors des messes africaines, on faisait une grande procession de fruits, de briques de lait, de paquets de riz ou de boîtes de conserve. Cet usage n’est plus très habituel mais a été remplacé par la quête.

 

Le pain et le vin sont nécessaires pour le sacrement mais ils sont présentés à Dieu comme « fruit de la terre » ou « de la vigne » et fruit « du travail des hommes ». Il y a donc une dimension cosmique à cette offrande. C’est toute la création qui vient de Dieu et qui doit retourner à Dieu, par le libre consentement des hommes qui en ont reçu la charge au commencement (cf. Gn 1, 28-29). Il ne s’agit donc pas seulement de rendre à Dieu la création dont nous profitons et de lui en rendre grâce. Il s’agit aussi de lui offrir notre travail qui participe à ce qu’elle fructifie et je ne parle pas uniquement de l’agriculture mais de tout le travail humain qui accueille les dons de Dieu, les protège et les déploie. Ce travail permet à l’homme de recevoir le pain qui le fait vivre et le vin qui le réjouit et là aussi, il faut dépasser le pain et le vin alimentaires pour penser à tout ce qui nous permet de vivre et qui donne du prix aux plus humbles des travaux. En nous faisant offrir notre travail, l’offertoire nous invite à offrir toute notre vie à Dieu, comme en écho à la parole de l’Apôtre : « Tout ce que vous faites : manger, boire, ou toute autre action, faites-le pour la gloire de Dieu. » (1Co 10, 31)

 

La quête a elle aussi un sens spirituel et c’est bien ainsi qu’il faut la vivre. De fait, les fidèles ont d’autres occasions de remplir leur devoir de participer à la vie matérielle de la paroisse ou du diocèse, notamment par le Denier de l’Eglise. Mais il est hautement significatif qu’à ce moment de la messe, ils donnent de l’argent, c’est-à-dire le fruit de leur travail, ce dont ils ont besoin pour vivre mais qu’ils veulent partager avec les pauvres et consacrer aussi pour la vie et la mission de l’Eglise. Ce n’est rien devant la générosité divine qui se manifeste en particulier dans les sacrements mais c’est concret et donne vraiment corps au don que les chrétiens sont appelés à faire d’eux-mêmes.

 

A Dieu qui se livre entièrement dans l’Eucharistie, il est juste et bon que tous viennent se donner également sans retenue. Dans l’alliance mosaïque, l’holocauste était le signe de ce don total parce que le sacrifice était brûlé complètement et que rien n’était gardé pour soi. Offrons donc toute notre vie en venant à la messe, nos actions et nos réussites mais aussi nos souffrances et nos échecs. Présentons nos labeurs pour hâter l’avènement du Royaume mais aussi nos péchés car il faut tout présenter à l’autel. N’oublions pas de venir aussi avec nos prières et nos supplications. Approchons-nous comme des pauvres car Dieu ne sera jamais en reste pour combler ses enfants.

 

Pour que vous viviez de plus en plus consciemment ce très beau temps de la messe, je vous bénis.