La messe (10) – La proclamation de la Parole
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Chers membres des cellules,

 

Dans le déroulement de la messe, nous en arrivons à la liturgie de la Parole qui commence par la proclamation de plusieurs passages bibliques. Le dimanche, nous entendons d’abord une lecture tirée de l’Ancien Testament (sauf en temps pascal où nous écoutons les Actes des Apôtres), suivie d’un psaume. Ensuite, vient une deuxième lecture que nous appelons aussi l’épître car il s’agit généralement d’une lettre d’un apôtre. Enfin, vient la lecture la plus importante, celle de l’évangile.

 

Comme nous l’avons déjà évoqué, en abordant le plan de la messe, il s’agit là d’une partie essentielle. L’écoute de Dieu qui parle est une attitude fondamentale des membres de son peuple. « Ecoute, Israël » (Dt 6, 4) sont les premiers mots de quelques versets que les Juifs se redisent souvent comme pour se rappeler le cœur de leur foi. A l’écoute est toujours liée l’obéissance et il ne peut y avoir obéissance sans écoute. Les deux mots sont même parfois interchangeables, comme lorsqu’un parent dit à son enfant : « Pourquoi ne m’as-tu pas écouté ? » En écoutant le Seigneur, nous nous laissons enseigner par lui. Nous apprenons non seulement ce qui s’est passé dans l’histoire sainte mais surtout, nous apprenons à connaître qui est Dieu et qui nous sommes, ce qu’il nous commande et ce qu’il nous promet. Cette attitude d’écoute est signifiée par le fait de s’asseoir pour les premières lectures, position qui permet aux fidèles de se recueillir et de méditer. En nous levant pour l’Evangile, nous manifestons l’importance particulière de ce moment précis. Celui qui écoute cette parole est déjà ressuscité. Debout, il montre sa disponibilité pour mettre la Parole en pratique sans le moindre délai. Par cette position, il traduit aussi son respect pour celui qui lui parle, non pas le diacre ou le prêtre mais le Christ, bien sûr. En effet, comme nous le lisons dans le concile Vatican II, le Christ « est là présent dans sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures. […] Il est là présent lorsque l’Église prie et chante les psaumes, lui qui a promis : “Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux” (Mt 18, 20) » (constitution sur la sainte liturgie, n° 7).

 

Cette partie de la messe trouve ses racines très anciennes dans les initiatives que Dieu a eues pour parler à Adam, à Noé, à Abraham et ensuite à son peuple en passant par les prophètes comme Moïse, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel et tant d’autres. Pensons aussi aux grandes liturgies de la Parole que nous trouvons dans l’Ancien Testament, aussi bien avec Moïse dans le désert, avec Josué aux portes le Terre promise et avec Esdras au temps du retour d’exil.

 

Signalons au passage que le culte rendu à Dieu a été d’abord essentiellement sacrificiel, centralisé de plus en plus dans le Temple de Salomon. Quand il fut détruit, le peuple prit conscience que la catastrophe de l’exil était due à leur désobéissance. Les sacrifices, tels qu’ils étaient pratiqués, ne suffisaient pas. Le sacrifice à offrir à Dieu était celui de l’écoute et de l’obéissance à sa Parole. Le culte du Temple était devenu impossible mais celui des synagogues a ainsi pu se développer et se conserver jusqu’à nos jours, le second Temple ayant été détruit en 70 après Jésus Christ.

 

Quelle merveille d’avoir un Dieu qui parle à ses enfants mais aussi quelle tristesse de penser que tant d’hommes et même tant de chrétiens vivent comme si Dieu était muet et silencieux ! Référons-nous une nouvelle fois au concile Vatican II qui « exhorte de façon insistante et spéciale tous les fidèles du Christ […] à acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, “la science éminente de Jésus Christ” (Ph 3, 8). “En effet, l’ignorance des Écritures, c’est l’ignorance du Christ” (Saint Jérôme) » (constitution sur la Révélation divine, n° 25). Evidemment, il est absolument inenvisageable de remplacer les lectures bibliques par des lectures profanes. Nous le savons bien, la Bible est inspirée par l’Esprit Saint, et nous lui demandons de nous aider à la lire et à nous en nourrir. La bouche qui proclame la Parole doit y mettre beaucoup de soin. Combien plus l’oreille qui écoute !

Pour que, comme à la vigile pascale, la Parole soit toujours une lumière sur vos pas, je vous bénis.