La Confession (6) – L’absolution et la pénitence
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Chers membres des cellules,

Au terme de ce rapide parcours autour de la confession, je voudrais vous parler de la pénitence mais aussi et d’abord de l’absolution.

Je vous propose de commencer par vous redire les mots par lesquels elle est donnée. Vous les avez entendus de nombreuses fois mais sans y porter nécessairement une grande attention, excepté à la dernière phrase qui touche particulièrement nos cœurs.

Cela vaut pourtant le coup d’être attentif à la forme trinitaire de ces paroles, qui inclut aussi le rôle essentiel de l’Eglise.

Voici donc ce que dit le prêtre immédiatement à l’acte de contrition :

« Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son Fils, il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l’Esprit Saint pour la rémission des péchés : par le ministère de l’Eglise, qu’il vous donne le pardon et la paix. Et moi, au nom du Père et du Fils + et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés. »

Prenez donc le temps de relire ces paroles et de les goûter.

C’est le Père qui nous fait miséricorde, comme celui de la parabole du fils prodigue. Qu’il est bon de faire l’expérience de sa tendresse ! Pour nous faire miséricorde, il nous envoie son Fils et son Esprit.

C’est le Fils en effet qui a accompli l’œuvre de la Réconciliation ainsi qu’il nous est donné de le contempler en cette Semaine Sainte. La faute étant du côté des hommes, c’est un homme qui devait la réparer.

Mais en même temps, seul Dieu pouvait accomplir une œuvre aussi parfaite, œuvre de justice et œuvre de miséricorde.

Quant à l’Esprit Saint, en tant que don par-dessus tous les dons, nous pouvons dire qu’il est lui-même la rémission des péchés. En plus des paroles, le geste d’imposition des mains qui les accompagnent signifie que l’Esprit Saint, une nouvelle fois, est donné.

 Finalement, l’œuvre trinitaire se réalise par l’Eglise qui est le sacrement du Christ ou bien, comme le dit saint Paul, le corps du Christ.

Réconciliés avec Dieu, les pénitents sont aussi « réconciliés avec l’Eglise que leur péché a blessée et qui, par la charité, l’exemple, les prières, travaille à leur conversion » (cf. Lumen Gentium, n° 11).

Après l’absolution, même si je ne le fais pas en général, le prêtre a l’option de conclure en disant ceci : « Que la passion de Jésus-Christ, notre Seigneur, l’intercession de la Vierge Marie et de tous les saints, tout ce que vous ferez de bon et supporterez de pénible contribuent au pardon de vos péchés, augmente en vous la grâce pour que vous viviez avec Dieu. »

Vous avez sans doute déjà entendu ces mots et je vous les indique parce qu’ils peuvent aussi être matière à méditation.

Mais venons-en à la pénitence que le confesseur demande au pénitent d’accomplir. La première chose que je veux dire est qu’il ne s’agit absolument pas d’une punition. Penser cela est révélateur d’une perception tordue de Dieu ou de l’Eglise.

l s’agit plutôt d’une réparation dans l’action de grâce. Pensons à la pénitence que reçoit le fils prodigue et qui consiste à faire la fête. C’est comme un premier acte de l’homme réconcilié et libéré.

J’explique parfois aux enfants qu’après avoir confessé leurs mauvais pas, je leur indique un premier “bon pas” à vivre, pour repartir dans la bonne direction.

La dimension de réparation a conduit à introduire des pénitences tarifées, ajustées à la gravité de chaque péché. De tels repères n’existent plus aujourd’hui, mais le confesseur, avec le pénitent, précise le rituel, cherche un signe de conversion et de pénitence qui soit ajusté :

« Prière, partage, effort pour sortir de soi-même, de ses habitudes, et, surtout, service du prochain » (rituel du sacrement de pénitence et de réconciliation)

Sans révéler de secret, je vous avoue avoir donné plusieurs fois comme pénitence d’essayer les cellules et, depuis quelques semaines, de participer à la démarche de l’effusion de l’Esprit Saint à venir. Avouez qu’on est loin d’une punition !

Vous pourrez deviner le lien entre les notions de réparation des pénitences et des indulgences de la doctrine du Purgatoire. Tout le monde peut comprendre que, même après la réconciliation, il peut rester encore à réparer à l’intérieur de nous pour que nous soyons participants de la vie divine.

En espérant que ces enseignements ont été utiles pour le chemin vers la réconciliation, je vous bénis.