La Confession (2) – L’œuvre de réconciliation accomplie par Notre Seigneur Jésus Christ
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Chers membres des cellules,

Le sujet de cette semaine est certainement le plus important de notre série sur la confession. Après avoir osé regarder en face le mystère du péché la semaine dernière, je voudrais que nous prenions le temps, cette fois, de considérer l’œuvre de réconciliation accomplie par notre Seigneur Jésus-Christ.

Relisons la lettre aux Colossiens :

Dieu a jugé bon « que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel. Et vous, vous étiez jadis étrangers à Dieu, et même ses ennemis, par vos pensées et vos actes mauvais. Mais maintenant, Dieu vous a réconciliés avec lui, dans le corps du Christ, son corps de chair, par sa mort, afin de vous introduire en sa présence, saints, immaculés, irréprochables. » (Col 1, 20-22)

Et un peu plus loin encore : « Vous étiez des morts, parce que vous aviez commis des fautes et n’aviez pas reçu de circoncision dans votre chair. Mais Dieu vous a donné la vie avec le Christ : il nous a pardonné toutes nos fautes. Il a effacé le billet de la dette qui nous accablait en raison des prescriptions légales pesant sur nous : il l’a annulé en le clouant à la croix. » (Col 2, 13-14)

Que ces paroles sont fortes et sans équivoque ! Oui, nous avons été réconciliés avec le Père en Jésus-Christ et cette œuvre satisfait aussi bien à la miséricorde de Dieu qu’à sa justice.

La Parole de Dieu nous appelle à « lever les yeux vers celui que nous avons transpercé » (Jn 19, 37) et la mention du côté ouvert du Christ nous invite même à contempler son cœur.

Quel est-il ce cœur ? Il est un cœur humain, un cœur exempt de la tâche originelle que nous avons évoquée la dernière fois, un cœur libre, pur et innocent, entièrement saisi et animé par l’Esprit de Dieu. Il est en même temps un cœur qui a voulu porter tout le péché du monde, toutes les offenses et ingratitudes envers Dieu.

Nos péchés étant essentiellement des offenses à Dieu, il était normal qu’ils atteignent directement Jésus. Face à eux, le cœur de Jésus n’a cessé d’être habité par l’amour miséricordieux du Père. Dans ce cœur, à chacun de ses battements et jusqu’au dernier sur la croix, la voix de Dieu n’a cessé de redire aux hommes :

 « Je vous pardonne tous vos péchés. » Vous comprenez déjà que le sacrement de pénitence et de réconciliation est le moyen voulu par Dieu pour que, par la bouche d’un homme consacré et configuré d’une manière particulière au Christ, un prêtre, chacun d’entre nous puisse entendre, de ses oreilles, ces mêmes paroles d’une tendresse et d’une fidélité incroyables :

« Et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous pardonne tous vos péchés ».

Pour que la réconciliation décidée par Dieu parvienne jusqu’à nous, la sagesse et la bonté divines ont voulu l’unique médiation du Christ, serviteur souffrant (cf. Is 53).

Par lui, nous recevons le pardon du Père tandis que lui reçoit l’hommage et le sacrifice pur et saint rendu par un homme au nom de tous les hommes. Du cœur de Jésus, assumant tous les péchés et pourtant nullement entaché par eux, a jailli vers le Père un acte d’amour parfait dont la valeur est sans commune mesure avec la somme de toutes les offenses faites à Dieu depuis la première désobéissance d’Adam et le fratricide de Caïn.

Pour reprendre les mots de l’Ecriture, nous pouvons affirmer que chacun de nous peut désormais laver sa robe et la blanchir « par le sang de l’Agneau » (Ap 7, 14).

Pour terminer, je vais encore laisser la parole à l’Apôtre saint Paul, vous invitant à méditer ses mots :

Dieu « nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné le ministère de la réconciliation. Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui : il n’a pas tenu compte des fautes, et il a déposé en nous la parole de la réconciliation. Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu.

Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. » (2Co 5, 18-21)

Notez que ces derniers mots nous disent que le ministère de réconciliation du Christ est aussi un ministère de justification !

Pour que ce mystère de la Rédemption nous aide à entendre l’appel à la conversion, je vous bénis.