En venant dans le monde, le Fils de Dieu a voulu créer une entreprise internationale de pêche. Lui-même a d’ailleurs dit : « Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. » (Mt 13, 47) Ainsi, dans les premiers temps de son ministère public, voyant « deux barques qui se trouvaient au bord du lac » de Génésareth, il choisit celle « qui appartenait à Simon ». Plus que la barque, c’était le chef de cette immense entreprise qu’il choisissait et pour signifier son intention, il provoqua ce jour-là une pêche miraculeuse, si bien « qu’ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer » et « qu’ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. » Il ne s’agissait là que d’un signe et ce, pour au moins deux raisons. Premièrement, l’entreprise était destinée à une halieutique bien particulière, ce que le Christ signifiait d’ailleurs sans attendre : « désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Et deuxièmement, elle devait durer jusqu’au jour où le Fils de l’homme « enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde » (Mc 13, 27). Ainsi, depuis la Pentecôte, les disciples du Christ montés dans la barque de Pierre comme dans une nouvelle arche de Noé ne cessent de se joindre à cette entreprise de salut. Tous, après avoir été “pêchés”, sont appelés à participer à leur tour à la sollicitude du Père qui « veut que tous les hommes soient sauvés » (1Tm 2, 4). Qui donc pourrait se dire disciple en se tenant à l’écart de la mission ? Abbé Bruno Bettoli+