Evangéliser
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Chers amis,

en ce 5e dimanche du temps ordinaire, ce mot important peut revenir à notre esprit à l’écoute des textes de ce jour : évangéliser. On pourrait se souvenir ici de l’exhortation de saint Paul à Timothée : « Annonce à temps et à contre- temps » 2Tim 4,2.

Je laisse les textes de ce jour pour partager avec vous un événement vécu dans la semaine. J’ai pris le métro aux Invalides mardi dernier, et j’ai suivi l’enseignement d’une dame. Debout, accrochée à une des barres de fer de la voiture dans laquelle nous étions, elle nous présentait la solution à tous nos problèmes. Quelqu’un qui nous aimait et qui pouvait tout pour nous. Quand elle sortit le nom de Jésus, j’entendis queqques murmures et je vis des gens se détourner. De tout ce qu’elle a dit, j’ai retenu une belle analogie entre la Trinité et la personne humaine ou l’œuf. Elle a précisé que Dieu était Père, Fils et Esprit-Saint, que toutefois il n’y avait pas trois Dieu mais un seul en trois personnes comme l’être humain qui est esprit, corps et âme ou encore comme l’œuf qui est formé du blanc, du jaune et de la coquille. Elle disait qu’elle sait que des gens parmi nous la prenaient pour folle mais que ce n’est pas le cas, qu’elle a juste découvert la source du bonheur qui est de servir Jésus.

L’une des idées qui m’a traversé en écoutant cette dame, c’est que j’ai reconnu qu’en tant que prêtre, je n’ai pas un tel courage. Parler aux gens de Viroflay, j’en ai le courage, même si déjà là, ce n’était pas parfois sans peur. Mais parler depage1image19768 Jésus aux gens dans le métro… c’est carrément une autre paire de manches. Cette dame m’a rappelé que Dieu m’attendait et comptait sur moi pour apporter sa Parole à toutes ces personnes qui en ont si besoin, même si elles s’en détournent. C’est surprenant de voir comment en France, il y a tant de personnes qui ne savent plus rien des choses religieuses. Les cérémonies d’enterrement surtout sont des occasions pour se rendre compte combien même des chrétiens sont ignorants du minimum en matière de connaissance religieuse. J’ai fait un baptême quelque part, l’assemblée répondait à peine, la plaquette de la cérémonie en main. La mère de l’enfant, distraite pendant tout le baptême, est venue me remercier à la fin en insistant pour m’offrir des dragées. Le baptême était juste une formalité à remplir. L’important, c’était la fête, les amis, les dragées.

Devant un tel tableau, le courage de la dame du métro n’est pas inutile. À défaut de l’imiter, si, déjà dans Viroflay, chacun de nous en toute simplicité, par le sourire, la joie de vivre, nous commencions à être plus attentifs à ceux qui ne sont pas chrétiens ? Je pense que les non chrétiens sont encore plus nombreux que les chrétiens à Viroflay. Évangélisons en toute simplicité. Avançons au large, comme le dit la devise épiscopale de Monseigneur Aumonier. Dans la souffrance comme Job, par appel ou mission comme Paul ou par des miracles comme Jésus, ou d’une autre manière, évangélisons.

Abbé Elzéar ADOUNKPE +