Nous voilà dans ce 5ième et dernier chapitre de l’exhortation apostolique du Pape François sur la joie de l’Evangile. Nous allons voir en 6 points ce chapitre sur la vie dans l’Esprit, la vie en Esprit. Effectivement nous sommes invités à invoquer l’Esprit-Saint sur chacun de nous pour qu’il nous renouvelle, qu’il nous secoue, qu’il nous pousse dans une audacieuse sortie de nous-même.
Appeler à la « Parresia »
La parresia qui ne veut pas dire la paresse mais l’audace : l’audace de l’évangélisation, l’audace qui ne vient pas de nos propres forces, mais de ce que le Christ a déposé en nous, c’est-à-dire son Esprit-Saint. L’audace qui nous fait annoncer non seulement par la parole mais surtout par notre vie. Le Saint-Père nous rappelle que ce sera notre vie transfigurée qui sera le premier message à porter aux autres autour de nous. Cette audace nous fait chasser tout défaitisme, toute tristesse. Face au monde et à notre époque qui peut nous paraitre si difficile, le Pape nous rappelle avec humour qu’à l’époque des Romains ce n’était pas plus simple et que chaque époque révèle ses propres défis et il nous invite à nous appuyer sur l’exemple des saints, leur enseignement, leur témoignage pour leurs demander comment ils ont faits à leur époque. C’est sûr qu’un Don Bosco a fait un travail immense auprès de jeunes qui n’étaient pas des anges. Ainsi les saints habités par l’Esprit Saint ont trouvés le moyen de répondre aux défis de leur époque, aux défis de leur civilisation.
Unifier action et contemplation
Il y a toujours ce double danger, soit de se réfugier dans la spiritualité, et qui peut vite devenir un cocon de tranquillité face au monde qui agresse, ou au contraire partir dans un activisme forcené, qui n’est pas mieux. Toujours relier action et contemplation, c’est le défi de Marthe et Marie que nous croisons dans l’évangile de ce dimanche, de la résurrection de Lazare. Que l’Esprit-Saint nous aide à unifier notre vie !
Poser un acte de foi pour évangéliser
Pour évangéliser, il faut croire. Croire veut dire avoir goûté l’amitié avec Dieu, avoir expérimenté sa tendresse, son œuvre dans notre vie. Sinon on risque de se décourager, de perdre notre dynamisme et le sens de l’évangélisation : je ne peux donner que ce que j’ai reçu. Sachons goûter, renouveler notre rencontre avec Dieu. C’est bien l’Esprit Saint qui vit en nous, qui prie en nous, qui nous permet ce renouvellement quotidien
Ne pas avoir peur
Peur de la croix, peur de l’échec, c’est la mystérieuse fécondité du grain tombé en terre. C’est ce que nous allons voir dans cette semaine sainte avec ce silence étonnant du vendredi saint : la croix, le tombeau, et pourtant tout cela va éclater dans la joie du matin de Pâques. Dans nos vies parfois il y a ce silence du samedi saint. Il y a apparemment un échec. Dans l’Esprit Saint, croyons qu’il y a cette fécondité qui attend, qui va un jour porter du fruit.
Vivre en peuple
Etre un peuple, c’est vraiment notre identité d’être ce peuple de Dieu. Elle ne se comprend pas sans cette appartenance. Ce qui était très fort effectivement pour Israël, le peuple de Dieu est vraiment l’épouse que va choisir l’époux, cela est vrai aussi pour nous. Je ne suis pas chrétien, je ne peux pas évangéliser tout seul. Ce n’est pas mon action, c’est ensemble. Nous sommes invités à nous porter les uns les autres dans la prière, dans cette intercession permanente pour que notre vie, notre action porte le fruit que Dieu désire.
Se confier à la Vierge Marie
Marie, mère de l’Eglise, mère de l’évangélisation, elle qui a su accueillir pleinement l’Esprit-Saint, qu’elle continue à nous guider, nous accompagner sur notre route d’humanité. Qu’elle nous aide à être sans cesse plus accueillants au souffle de l’Esprit. Que cette fête de Pâques qui approche, où des foules immenses de baptisés vont rejoindre l’Eglise pour recevoir de nouveau ce don de l’Esprit Saint donné au baptême et à la confirmation, soit l’occasion pour nous de renouveler notre désir d’évangélisation.
Père Ronan Dyèvre