Chers amis, en ce temps de Noël, nous célébrons ce dimanche le baptême du Seigneur. En droite ligne du mystère de Noël, le mystère d’un Dieu qui se fait homme, le baptême du Seigneur Jésus nous fait contempler comment Dieu, en entrant dans la vie de l’homme, valorise son action lorsque cette dernière est portée par la recherche du bien.
En effet, une question vient spontanément à l’esprit quand on entend l’expression baptême : pourquoi Jésus doit-il être baptisé ? En a-t-il besoin ? Un baptême de conversion en plus ! De quoi a-t-il besoin de se convertir ? Jean-Baptiste d’ailleurs est surpris. Il refuse de baptiser Jésus en lui disant que c’est plutôt lui qui devrait le faire. Mais Jésus dit : ” Laisse faire pour le moment, car il con- vient que nous accomplis- sions ainsi toute justice.” (Matthieu 3, 15). Qu’est-ce que Jésus signifie en disant cela ?
En acceptant le baptême des mains de Jean le baptiste, lui, l’auteur du baptême, il valorise Jean-Baptiste et son baptême de conversion. Il montre l’importance de cette démarche, et par le fait que lui-même l’accomplit incite donc les gens à le faire. Le mystère de l’incarnation répond à mon avis au même principe. Le Seigneur en entrant dans notre vie prend en compte toutes ces petites choses qui la constituent et l’élèvent. Un regard sur les sacrements montre qu’ils nous accompagnent du début de notre vie jusqu’à sa fin. Les sacrements tels qu’ils sont aujourd’hui n’étaient pas ainsi au temps de Jésus et de Jean-Baptiste, mais déjà le Christ a valorisé le baptême. Il valorise ainsi un aspect de la vie humaine qui est la capacité d’inventer ou de créer des rites ou des rituels. Ces rites ou rituels sont des gestes que nous faisons souvent à des occasions données pour marquer quelque chose d’important, signifier l’obtention d’une grâce ou encore le passage d’une étape à une autre. Ce sont des moments de qualité qui sont ressourçants. Ils créent des liens, construisent une identité et renforcent l’es- prit d’appartenance. Peut- être que chacun de nous devrait saisir l’occasion pour revisiter le vrai sens et l’utilité des rites qui marquent notre vie de tous les jours et surtout leur lien avec Dieu. En quoi par exemple tel geste que nous avons l’habitude de poser en famille ou en paroisse est-il plein de sens pour nous ? À quoi sert-il ? Nous fait-il du bien en nous faisant grandir ? L’un de ces gestes à poser en famille est par exemple la prière : simple, silencieuse, pas trop longue pour que les enfants ne s’ennuient pas.
Chers amis, Dieu valorise les actions de l’homme et nous rappelle l’importance des rites dans notre vie. Notre monde d’aujourd’hui semble s’être donné plein de rites. Les regarder dans leur réalité et questionner leur lien avec le bien et avec Dieu serait une bonne chose.
Abbé Elzear ADOUNKPE +
