Communier au grand désir de Dieu
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Aujourd’hui, Jésus nous parle d’invitations. S’agirait-il de leçons de savoir-vivre perdues au milieu de l’évangile ? Ce serait bien étrange et d’ailleurs, s’il est vrai que l’on pourrait hésiter avec la première parabole (« Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place. »), le doute n’est cependant plus possible avec la seconde (« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins. »). De plus, les derniers mots manifestent très explicitement qu’il ne s’agit pas de rester enfermés dans des considérations mondaines mais plutôt de porter notre regard jusqu’à l’horizon de « la résurrection des justes ».

Par ricochet, il est clair qu’il nous faut recevoir la première parabole dans une semblable profondeur de sens. Qui nous invite donc ? C’est « le Seigneur de l’univers [qui] préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés » (Is 25, 6) ; c’est « la Sagesse [qui] a tué ses bêtes, et préparé son vin, puis a dressé la table » (Pr 9, 1-6) ; c’est Jésus lui-même qui envoya ses disciples pour « faire les préparatifs » (Lc 22, 8) de la Pâque.

Alors, communiant au « grand désir » (v. 15) de celui qui convie l’humanité entière « au repas des noces de l’Agneau » (Ap 19, 9), nous serons sans cesse renouvelés dans la mission, « sachant que tous n’ont pas encore reçu l’invitation à ce repas, ou que d’autres l’ont oubliée ou se sont perdus en chemin dans les méandres de la vie humaine. »(Desiderio desideravi, §5)

Abbé Bruno Bettoli +