Baptême 10 – La Trinité
292 - Cellules paroissiales d’Evangélisation - 07 décembre 2016
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Bonjour à tous,

L’enseignement d’aujourd’hui nous fait arriver au cœur du baptême. Après la profession de foi, cette foi dans laquelle tout chrétien est baptisé, le prêtre a baptisé l’enfant ou l’adulte en disant : « Je te baptise au nom du Père, du fils et du Saint-Esprit » Nous allons donc creuser la question de la Trinité aujourd’hui.

 

“La Trinité”

 

Ce mot peut paraitre un peu étonnant. Ce mot n’existe pas dans la bible ! Et pourtant il nous dit l’intimité du cœur de Dieu, on pourrait dire ‘’le nom de Dieu’’, un nom qui peut nous paraitre compliqué puisque le 1 égal 3, pour nos esprits cartésiens, c’est une chose difficile à comprendre, à faire entrer dans nos cases rationnelles Et pourtant c’est le mystère central de la Foi et de la vie Chrétienne. C’est l’enseignement le plus fondamental et le plus essentiel dans la hiérarchie des Vérités de Foi, nous dit le catéchisme de l’Eglise catholique au N° 234

 

Tout d’abord le Père est révélé par le Fils.

 

C’est effectivement Jésus qui va nous dévoiler le mystère de la Trinité. Le Verbe, la Parole de Dieu, la Parole du Père va nous dire qu’Il est UN avec ce Dieu Créateur, qu’Il est UN dans une unité parfaite, complète.

En Jean 10,30 : « Le Père et Moi, nous sommes UN » Cela prend d’ailleurs place dans toute une polémique dans le chapitre Jean10, 23-39 où Jésus va être quasi lapidé pour cette affirmation qui choque profondément. Il dira aussi en Mathieu 11, 27 : « Nul ne connaît le Fils sinon le Père, et nul ne connait le Père si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler ». Nous sommes donc invités à entrer dans cette connaissance intérieure, la connaissance même du Fils qui nous fait découvrir cette communion d’Amour, les pères de l’Eglise parlent d’une danse d’Amour au sein même de Dieu. Dieu est Amour et donc Il est déjà relation en lui -même.

Cette Foi en un Dieu Amour nous fait dire que Dieu n’a pas besoin de l’Homme pour aimer. Au commencement quand Il a créé l’Homme, ce n’est pas parce qu’il était seul au fin fond de l’univers à se tourner les pouces ! Parce que cet Amour qu’Il vivait en lui-même, c’est son identité. Autrement de la Trinité on pourrait dire que son Amour est diffusible de soi et qu’Il veut nous le partager. Cela serait intéressant de relire tout l’ancien testament avec cette perspective de la Trinité. Dans les textes les plus connus, il y a un texte qui nous touche tout spécialement à Viroflay, c’est la rencontre de Dieu, du moins des 3 voyageurs avec Abraham près du Chêne de Mambré, puisque notre maison paroissiale a ce nom-là !

Nous pouvons aller voir au chapitre 18, verset 1 à 15 du livre de la Genèse, où il y a toute cette rencontre, où il y a 3 anges, 3 voyageurs et Abraham s’adresse à eux comme s’ils n’étaient qu’UN… Et on passe du 3 au 1 et du 1 aux 3, du pluriel au singulier, signe annonciateur. D’ailleurs l’icône de la visitation à Abraham est souvent appelée l’icône de la Sainte Trinité. Comme quoi les écrivains d’icônes sentaient bien cette annonce dès le livre de la genèse. On retrouve aussi le Dieu 3 fois Saint présent dans l’A.T.

‘’Saint, Saint, Saint ‘’comme une annonce qui préfigure ce que Jésus va nous dévoiler

 

De cette relation d’amour du Père et du fils jaillit L’Esprit Saint, l’Esprit-Saint qui va vivre en nous.

 

C’est dit un peu rapidement mais il faut savoir que cette expression que nous disons dans le credo de Nicée-Constantinople, l’Esprit-Saint procède du père et du Fils , est une grande question théologique débattue dans les premiers siècles et en 380 au concile de Constantinople , on disait que l’Esprit Saint procède du Père et dans l’Eglise Catholique progressivement dès le cinquième siècle , on va rajouter et du Fils : le fameux filioque qui va être un des grands conflits avec l’Eglise Orthodoxe, conflit théologique et qui reste encore aujourd’hui sur cette mission de l’esprit Saint : Est-ce qu’il jaillit que du Père ou du Père et du Fils. Notre Foi catholique nous dit : tout cela est une même communion. Le Père et du Fils nous donnent l’Esprit-Saint. Jésus lui-même le dit dans l’Evangile « Je vous envoie l’Esprit-Saint, je ne vous laisse pas seul »

 

Une image pour faire comprendre.

 

J’aime bien expliquer cela pour les enfants mais cela va aussi pour les adultes.

C’est l’image du Soleil. Très rapidement, c’est le soleil que nous voyons au-dessus de nous , de manière transcendante c’est le Père, la chaleur qui vient jusqu’à nous, qui vient à notre rencontre,   c’est le Fils et la chaleur qui nous réchauffe intérieurement c’est l’Esprit-Saint.

Dieu n’est pas un Dieu au-dessus, Dieu n’est pas simplement un Dieu qui marche à nos côtés, Il est aussi ce Dieu qui vit en nous par son Esprit.

 

Alors pour terminer, j’aimerais simplement vous inviter cette semaine à vivre ce temps d’Avent comme un temps d’accueil, accueil de Jésus bien sûr, mais aussi accueil de la Trinité toute entière, de ce Dieu d’Amour qui se dévoile dans cet danse d’Amour, cette relation d’Amour qu’Il veut nous faire partager.

 

Pendant notre prière, nous pouvons faire le signe de la Croix doucement en disant « Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit » En prenant ce temps de dire : « Seigneur vient m’envelopper de ton Amour » Peut être lire aussi Genèse 18, 1 à 15 : cette rencontre des visiteurs avec Abraham.

Je terminerai par cette prière  de Sainte Elisabeth de la Trinité qui vient d’être canonisée.

« Oh mon Dieu, Trinité que j’adore. Aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible, comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix et me sortir de Vous. Oh mon immuable, et que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de Votre Mystère. Pacifiez-mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure bien aimé, de votre repos. Que je vous n’y laisse jamais seule. Mais que je sois là toute entière, toute éveillée en ma foi, toute adorante, toute livrée à votre action créatrice. »

Elle termine : « Oh mon trois, mon tout, ma béatitude. Solitude infinie, immensité où je me perds,

Je me livre à vous comme une proie, ensevelissez-vous-en moi pour que je m’ensevelisse en Vous,

en attendant d’aller contempler votre Lumière, l’abime de votre grandeur. »

 

Bonne semaine à tous

Père Ronan Dyèvre

 

PS : J’ai oublié un point qui ne se voit qu’à l’écrit :

On écrit : Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit… le mot nom est au singulier … parce que le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne font qu’un…