Il est souhaitable que, dans une certaine mesure, la loi civile laisse chacun disposer de sa vie et qu’elle respecte la propriété privée.
Mais, par rapport au Créateur de l’univers, personne ne peut se considérer comme un propriétaire.
La parabole des talents (Mt 25,14-30) signifie que nous ne sommes pas propriétaires de notre vie, de nos talents, ou de notre destinée.
Nous ne pouvons pas en faire n’importe quoi… ou simplement décider de ne rien en faire du tout, comme le serviteur de la parabole, qui avait enterré son talent !
En admettant qu’un propriétaire se définisse comme quelqu’un qui n’a pas de comptes à rendre… par rapport à Dieu, nous ne sommes propriétaires de rien, ni de ce que nous sommes, ni de ce que nous avons !
Nous sommes comparables à des gérants qui, doivent rendre compte de tout. C’est pourquoi le serviteur qui n’a rien fait de son talent se fait “enlever même ce qu’il a”. (Mt 25,29)
Il suffit de remplacer le “talent” de l’Evangile par une maison ou un domaine dans la banlieue Ouest pour que cette Parabole devienne transparente !
Supposons que le propriétaire d’une telle maison soit obligé, pour ses affaires, de partir, avec tous les siens à l’autre bout du monde pendant quelques années. Avant de partir, il s’adresse à une agence immobilière pour lui confier la gérance de sa maison et
trouver des locataires.
Le gérant semble très satisfait : «Monsieur, dit-il, votre maison, correspond exactement à la demande actuelle… nous avons chaque jour des clients qui recherchent ce genre de location.» Supposons également que l’histoire se passe à une époque où il n’existe ni
poste ni téléphone, et que le propriétaire reste sans nouvelles de sa maison pendant toutes ces années…
cela lui laisse le temps d’imaginer ce qu’il pourra faire avec la petite fortune qu’il trouvera à son retour.
A son retour, le gérant lui dit : «J’ai une bonne nouvelle pour vous : votre maison est intacte… voici vos clefs… on n’a pas trouvé de locataire… en fait, on n’a même pas cherché.»
Il va de soi qu’un tel gérant va s’attirer de gros ennuis, et qu’il n’a, en tout cas, aucune chance de garder la gérance de la maison ! Comme dans la parabole de l’Evangile, le propriétaire va tout lui retirer.
Etant nous-mêmes les gérants de tout ce que Dieu nous a confié, nous n’avons pas le pouvoir de faire n’importe quoi de notre vie… ni le pouvoir de ne rien en faire !
Nous sommes les dépositaires d’un trésor… nous ne sommes pas libres de gâcher notre vie… et si nous le faisons, cela risque d’être un gâchis éternel.
JCP