Le partage
119 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 26 janvier 2009
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Le partage

Frères et sœurs très chers, je ne vous apprendrai rien si je vous dis que le temps du partage doit être centré sur l’évangélisation.
Voilà donc un enseignement qui ne vous apprendra rien… mais qui vous rappellera simplement que ce n’est pas un temps pour raconter des anecdotes, ni le dernier livre qu’on vient de lire, ni le film qu’on a beaucoup aimé… si ce n’est d’une façon très concise.
Une cellule n’est pas d’abord un groupe de spiritualité… ni de réflexion théologique ou biblique.
Il est vrai que l’enseignement, et l’échange qui le suit, abordent nécessairement ces trois aspects.
Ce sont trois aspects importants de notre vie chrétienne… mais ils doivent rester une composante de la mission.
Une spiritualité ou une vie de prière qui ne rayonne pas n’a pas plus de sens qu’une lampe cachée sous un couvercle. (Mt 5, 15-16)
Une réflexion sur la doctrine chrétienne ou sur la Bible qui n’aboutit pas à l’évangélisation, n’aboutit à rien.
Cette primauté donnée à l’évangélisation n’est pas une étrangeté… ce qui est une étrangeté, c’est une communauté chrétienne qui n’évangélise pas.
Saint Paul disait : “Malheur à moi si je n’évangélise pas.” (I Cor. 9,16)
Annoncer l’Évangile est une priorité parce que c’est un acte d’amour… c’est donner aux hommes ce qu’il y a de plus précieux.
Saint Paul était un homme de prière, un théologien et un docteur de la Loi (c’est-à-dire de la Bible)… mais il mettait tous ces talents au service de l’annonce de la Parole de Dieu.
En cela, toute sa vie est le reflet de celle de Jésus.
Il ne serait pas bon de trop légiférer sur ce que doit être, ou ne pas être, le partage ! Il est naturel qu’il permette d’aborder les événements familiaux ou professionnels qui nous tiennent à cœur… ou encore l’un des sujets dont on vient de parler, mais il faut que ce soit avec sobriété et dans la perspective de l’évangélisation.
Vous craindrez peut-être qu’une perspective aussi limitée appauvrisse les échanges et comporte un risque de découragement.
C’est le contraire qui est vrai.
Un échange sur ce que chacun a reçu de Dieu et a fait pour être témoin de l’Évangile peut être d’une grande variété et d’une grande richesse… et c’est cela qui doit et qui peut souder une Cellule.
S’il y a un accord tacite pour aborder de moins en moins le sujet… si personne n’a très envie de le faire… c’est un signal d’alarme !
Cela ne veut pas dire qu’on est mauvais et qu’il n’y a plus rien à faire.
Notre acquis, après ces deux années est considérable… mais cela veut dire que la Cellule a besoin d’une vraie conversion sur ce point.
Notre vie de disciples du Christ est faite d’une multitude de conversions, sur des points plus ou moins importants.
Il va de soi qu’il faut laisser aux nouveaux arrivés la possibilité de s’exprimer et de se raconter… mais il faut progressivement les amener à tourner leur regard vers les autres.
Centrer le partage sur l’évangélisation ne sera jamais un appauvrissement.
Les échanges deviendront de plus en plus vrais et profonds… et ce sera de moins en moins un effort.
Rappelez-vous ces quelques “conseils aux responsables pour une rencontre de cellule” (Session quatre – p. 68) :
1. Que votre pensée soit toujours orientée vers le témoignage et l’annonce de l’Évangile.
Cela doit devenir votre style de vie… votre façon habituelle d’aborder les problèmes et les situations.
A travers vous, cela deviendra le style de vie de votre cellule.
2. L’échange portera sur la façon d’atteindre les personnes éloignées de la foi. L’initiative de cette démarche repose sur vous.
3. Invitez les membres à adopter ce style d’échange ou de partage et à s’interroger régulièrement sur ce qu’ils font pour leur oikos : “Quelles occasions se sont présentées, cette semaine, de donner un témoignage ?”
Si quelqu’un fait un témoignage trop centré sur sa propre vie, on fera en sorte de l’orienter vers l’extérieur… vers la mission.
Ce désir “d’atteindre les personnes éloignées de la foi” suppose que les disciples de Jésus soient conscients de l’immensité du don qu’ils ont reçu et qu’ils soient convaincus de la légitimité et de l’urgence de la mission.
C’est pour cette raison que le partage comporte deux parties.
– Un temps pour nous aider à prendre conscience des dons de Dieu.
Cette prise de conscience est le fondement de tout progrès dans notre relation au Christ et dans le service de son Évangile.
On ne part pas de rien… comme si on devait agir seuls !
Notre désir d’être missionnaires est, en lui-même, un immense cadeau !
– Un temps pour prendre conscience de ce qu’on fait pour témoigner, même très modestement… et ensuite pour progresser, de sorte que les paroles, les gestes, les attentions qui seront le signe de notre appartenance au Christ deviennent quotidiens.
Que Dieu vous bénisse et vous conduise sur ce chemin.
JC.P.