Le Mariage
Dominicales n° 561 - 17 janvier 2010 - 2e du temps ordinaire (Année C)
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Le Mariage

Entrer dans une institution comme le mariage, c’est accepter un certain mode de vie relationnelle : avec son conjoint et avec ses enfants.
Un mode de vie qui peut apporter un grand bonheur, mais, qui suppose aussi, comme toutes les grandes choses, des contraintes, telles que la fidélité, le partage ou le respect mutuel.
Dans notre société, on peut voir que beaucoup refusent ces contraintes : ils passent à côté de grandes choses de la vie, ce qu’on peut regretter pour eux… mais en même temps, le refus égoïste de telles responsabilités a un rôle destructeur du tissu social :
tout le monde paye, en particulier les enfants qui n’ont pas été aimés, accueillis et éduqués comme ils l’auraient dû.
Il y a de bonnes et de mauvaises institutions : celles qui détruisent les personnes, et celles qui les aident à donner le meilleur d’elles-mêmes.
On voit tous les jours que les mêmes personnes peuvent être généreuses dans un certain contexte, et être, dans une autre situation, esclaves de la facilité ou du plaisir… on en a tous fait, plus ou moins, l’expérience !
Il y a des éléments destructeurs : on le voit dans certains milieux un peu fragiles, des familles qui auraient pu donner tout cela, mais qui ne font pas le poids en face d’une société qui a perdu ses repères, ou contre le matraquage de la télévision.
Un pourcentage considérable d’enfants passe autant d’heures devant cet écran que dans leur salle de classe… on imagine le désastre !
Même sans être pessimiste, il faut admettre qu’il y a un risque de déstabilisation des enfants et de toute la société.
La préparation au mariage est donc une très belle mission : un service, à la fois, de la communauté humaine et de l’Église.
C’est faire la rencontre de jeunes gens qui ont découvert le sens et la valeur de cette institution, et c’est l’occasion de les aider à aller plus loin dans cette découverte.
Le mariage est une intervention de Dieu : “Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas.” Quand un couple se choisit, c’est Dieu qui les unit. Jésus nous révèle qu’un tel choix n’est jamais étranger à Dieu : il est présent dans le choix des époux et il
reste constamment présent dans leur amour mutuel.
Le mariage est, à la fois, une institution humaine : un certain système de relations entre des personnes… et une institution divine.
C’est une institution bienfaisante pour le couple… et bienfaisante pour leurs enfants : dans la mesure où le foyer est le milieu où les enfants font l’apprentissage de la vie relationnelle.
Il est essentiel que des enfants puissent faire cet apprentissage dans un milieu où ils sont aimés d’un amour inconditionnel : étant aimés pour ce qu’ils sont, et non pas seulement pour ce qu’ils font.
Des parents n’aiment pas leur enfants uniquement s’ils sont beaux, en bonne santé, ou s’ils réussissent leur études… ils les aiment comme ils sont et pour ce qu’ils sont. Ils les aiment dans tous les cas : un peu comme Dieu aime les hommes !
C’est une situation irremplaçable qu’il faut préserver et cultiver.
Un milieu où des êtres trouvent naturel d’aimer et d’être aimés est une expérience unique, qui, pour certains, ne se présentera plus, ni dans la vie scolaire ni dans la vie professionnelle… mais éventuellement le jour où eux-mêmes fonderont une famille.
Les familles ne sont pas parfaites… mais une famille, même imparfaite, véhicule des valeurs humaines qu’on rencontre difficilement ailleurs.
La préparation au mariage a donc une double dimension : à la fois humaine et spirituelle.
Elle prépare les cœurs à accueillir cette grâce de l’unité qui est offerte à chacun, dans ce Sacrement : une grâce qui leur est offerte tout au long de leur vie commune et qui doit permettre, à chaque foyer, d’être, à la fois, une cellule d’Église, et un lieu
d’épanouissement des personnes.
JCP