“Celui qui croit… est vraiment né de Dieu.” (1Jn 5,1)
Dominicales n° 419 - 23 avril 2006 - 2ème dimanche de Pâques (année B)
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“Celui qui croit… est vraiment né de Dieu.” (1Jn 5,1)

«Heureux ceux qui croient sans avoir vu.» (Jn 20,2) En nous rapportant cette parole de Jésus qui est, en quelque sorte, la dernière des Béatitudes de l’Evangile, Jean sait bien qu’elle s’applique à lui.
De tous les disciples de Jésus, Jean est le seul dont on puisse dire qu’il ait cru avant d’avoir vu le Ressuscité… puisqu’en découvrant simplement le tombeau vide, “il vit et il crut.” (Jn 20,8)
La première des Béatitudes, adressée à la Vierge Marie, au début de l’Evangile, était presque identique : «Bienheureuse toi qui as cru.» (Luc 1,45)

En quoi la foi est-elle une chance ou une Béatitude ?
«Celui qui croit que Jésus est le Christ, celui-là est vraiment né de Dieu.» Celui qui croit, devient enfant de Dieu.
Saint Jean le disait déjà dans le Prologue de son Evangile : «Le Verbe s’est fait chair… et les siens ne l’ont pas reçu… mais à ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.» (Jn 1,12)
Thomas n’a pas cru sans avoir vu… mais, en voyant Jésus ressuscité, il a cru en lui comme on croit en Dieu : “Mon seigneur et mon Dieu.” (Jn 20,28) Et par cet acte de foi, lui aussi est “né de Dieu.”

“Tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde… qui donc est vainqueur du monde ? Celui qui croit que Jésus est Fils de Dieu.” (1Jn 5,4-5)
Quand Jésus est mort sur la croix : les Apôtres ont perdu la foi. Dans la destinée de Jésus de Nazareth ils ne voyaient plus qu’un échec. La victoire du monde semblait totale.
Leur foi a sombré … mais c’était une foi trop attachée au monde et à ses valeurs, contaminée par le messianisme politique et le désir du pouvoir. Quand ils retrouvent la foi, après la Résurrection, c’est une foi purifiée de ce qui était trop humain.

Cette foi qui sauve, celle qui fait de nous des enfants de Dieu, ne peut pas être dissociée de l’amour… et l’amour ne peut pas être dissocié des commandements de Dieu :
«Car l’amour de Dieu, c’est cela, écrit Saint Jean : garder ses commandements. Ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde.» (1Jn 5,3-4)
Etre né de Dieu : être fils adoptif, cela consiste à aimer… et aimer, cela consiste, pour une bonne part, à observer les commandements. Si les commandements de Dieu sont un fardeau, cela indique que notre amour est imparfait… et notre communion avec Dieu est
compromise.
Ses commandements ne sont pas un fardeau… ils sont une exigence de l’amour : ils constituent une sorte de test sur l’état de notre vie spirituelle… ils sont le signe et la manifestation de cette filiation adoptive qui est la vie éternelle.

JCP