Une théorie en vogue depuis quelques années, chez certains intellectuels et théologiens catholiques, suppose que les disciples ont reconnu le ressuscité parce qu’ils avaient la foi… parce qu’ils le voyaient avec les “yeux de la foi”.
Saint Jean, qui est également un théologien, et qui a la particularité d’être un auteur inspiré, dit le contraire. C’est la résurrection de Jésus qui explique leur foi, et non pas l’inverse !
Dans cet Evangile, Jésus ne dit pas à Thomas : « parce que tu as cru, tu m’as vu »… mais : « parce que tu m’as vu, tu as cru. »
Thomas et les autres Apôtres avaient perdu la foi. Ce sont les apparitions du ressuscité qui feront renaître leur foi… et marqueront ainsi la naissance de l’Eglise.
« Cesse d’être incrédule, sois croyant » lui dit Jésus… « Thomas lui dit alors : Mon Seigneur et mon Dieu. » (Jn 20,28)
Il croit en Jésus comme on croit en Dieu !
Cette profession de foi qui conclut le livre de Jean rejoint celle qui inaugurait cet Evangile : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. » (Jn 1,1)
On mesure difficilement ce qu’avait d’étonnant une telle formule adressée par un homme à un autre homme : « Mon Seigneur et mon Dieu. »
Telle était pourtant la foi des Apôtres ! Cet homme, Jésus de Nazareth, est Dieu… il est le Verbe de Dieu : celui qui existait avant la création du monde et qui est entré en contact avec les hommes.
Celui qui croit cela, rien ne peut lui faire peur… il possède la paix du Christ : une paix que personne ne peut lui enlever. Aussi, dans ces quelques lignes, Jésus répète-t-il, par trois fois : « La paix soit avec vous. »
Cet Evangile comporte également le texte le plus explicite du Nouveau Testament concernant le pouvoir donné aux Apôtres de pardonner les péchés : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis, et ceux à qui vous les
retiendrez, ils leur seront retenus. » (Jn 20,22-23)
Les Apôtres à qui le Fils de Dieu a confié sa Bonne Nouvelle… eux, à qui il a confié l’Eucharistie : « Faites ceci en mémoire de moi. »… il leur a confié aussi le Sacrement du Pardon.
Les docteurs juifs savaient que Dieu seul détient le pouvoir de pardonner les péchés.
Ce pouvoir que Jésus revendique, précisément parce qu’il est Dieu, il le confie aux Apôtres !
Cela ne veut pas dire qu’un tel privilège divin peut être détenu par des hommes… cela veut dire que, dans chacun des Sacrements de l’Eglise, le Christ est présent et agissant.
Quand l’Eglise donne le Sacrement du Pardon… elle sait que le Fils de Dieu est présent… par ses ministres, elle rappelle et elle professe que c’est lui quipardonne.
JCP