“Je crois en l’Église” (Symbole de Constantinople)
Dominicales n° 575 - 9 mai 2010 - 6edimanche de Pâques (Année C)
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“Je crois en l’Église” (Symbole de Constantinople)

Il existe, à la périphérie des Paroisses, une sorte de deuxième cercle : de ceux qui, occasionnellement, font appel à l’Église, sans qu’on puisse dire avec certitude ce qu’est leur situation dans l’Église.
Ils demandent le Baptême pour leurs enfants, et certains, par la suite, souhaitent qu’ils reçoivent une catéchèse. Ils demandent un mariage à l’Église… et pour leurs proches, une sépulture à l’Église.
Ils se définissent parfois comme des “croyants non pratiquants”, mais en quel sens comprennent-ils ce terme de “croyant” ?
Ils croient qu’il existe “quelque chose” au-dessus d’eux, mais sans en être très sûrs ! Beaucoup sont plus agnostiques que croyants.
Ils ne sont pas hostiles, ils trouvent dans l’Église un certain nombre de valeurs, et ils souhaitent les transmettre, au moins en partie, à leurs enfants : ils ne veulent pas les laisser sans repères.
Croient-ils en Jésus Christ ? Ils croient en lui, à des degrés divers, mais pas toujours comme on croit en Dieu !
Et si on leur demande s’ils croient en l’Église, la question les surprend.
Ils admettent qu’on puisse croire en Dieu, éventuellement en Jésus Christ, mais pas en l’Église !
Si on leur fait remarquer que le Symbole professe : “Je crois en l’Église”, ils sont surpris !
Ils font appel à l’Église, mais pas au point de “croire” en l’Église… par un acte de foi. Et pourtant, ils devraient !
Jésus a fait l’Église pour qu’elle soit dépositaire de son message (son Évangile : sa “Bonne Nouvelle”).
Ce message est la Parole de Dieu, mais s’il n’était pas transmis fidèlement, il n’y aurait plus de message !
Supposons que Jésus soit vraiment le Fils de Dieu. Supposons qu’il ait évangélisé et que chacune de ses paroles ait été une parole de Dieu. Supposons enfin, qu’il n’ait rien fait pour que cette parole soit fidèlement transmise tout au long de l’histoire. Si
cette dernière supposition était vraie, les deux premières n’auraient plus de sens.
En vérité, ce ne sont pas des suppositions : c’est notre foi.
Nous croyons que Jésus est le Fils de Dieu, que sa parole est la Parole de Dieu, et qu’il a fait l’Église pour qu’elle soit le garant certain et inspiré de la transmission de sa parole.
C’est en ce sens que nous croyons “en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique”, cette Église à laquelle Jésus a promis l’Esprit Saint, pour qu’elle soit fidèle à son Évangile : “l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.” (Jn 14,26)
Les Apôtres et leurs successeurs n’ont jamais douté d’avoir reçu l’assistance de l’Esprit. A Jérusalem, lors du premier concile de l’histoire de l’Église, ils n’hésitent pas à affirmer : “L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé ce qui suit …” (Actes des
Apôtres 15,28)
Si le Fils de Dieu a fait l’Église, c’est pour qu’elle soit le garant et le dépositaire de sa Parole. C’est elle qui a mis par écrit et nous a transmis son Évangile, de sorte que sans la foi en l’Église, les autres vérités de foi n’auraient pas de fondement
certain.
JCP