Frères et sœurs, nous avons parlé l’autre jour de la dimension visible de notre foi, et de la dimension ecclésiale de la mission, de la prière.
50 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 18 sept. 2006
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Frères et sœurs, nous avons parlé l’autre jour de la dimension visible de notre foi, et de la dimension ecclésiale de la mission, de la prière.

 

Il va de soi qu’on ne peut pas être missionnaire sans afficher sa foi et son appartenance au Christ.
On a beaucoup parlé, dans les premiers temps de nos Cellules, de la difficulté de sortir de son trou et de se laisser identifier comme chrétien.
Cela nous faisait peur… et il est vrai que cela suscite des questions dans notre entourage et peut nous amener à rendre compte de notre foi.
Mais, avec l’expérience de ces années, nous avons découvert que notre peur était mal fondée… que le témoignage qui nous est demandé est beaucoup plus simple que ce que laissait croire notre imagination.

Nous avions peut-être imaginé qu’en nous laissant identifier, nous serions en quelque sorte livrés sans défense à des adversaires pleins de ressources.
Et nous avons découvert que la plupart n’avaient pas le visage d’un adversaire ! Nous avons surtout rencontré des brebis sans berger.

Nous avons découvert également que notre rôle n’était pas tant d’être leur berger, que de les conduire vers l’unique Pasteur.
Et nous avons compris que, loin de nous laisser sans défense, comme un vrai Pasteur, il nous accompagnait pas à pas… et qu’il nous demandait simplement d’être les signes de sa présence et les instruments de son action dans le cœur de nos proches.

Nous avons souvent hésité à considérer comme “évangélisable” telle ou telle personne de notre entourage… parfois trop proche… trop habituée à une autre image de nous-mêmes !
Et nous avons découvert qu’il suffisait de renoncer à donner une image de nous-mêmes… qu’il suffisait de laisser paraître notre foi.
C’est une purification continuelle… mais aussi une façon de se libérer d’un fardeau.

Jésus, on l’a vu, nous dit tout cela dans une formule transparente :
“Que votre lumière brille aux yeux des hommes, pour qu’en voyant ce que vous faites…” (Mt 5,16) ou ce que vous êtes… ils découvrent la tendresse et la présence de votre Père qui est aux cieux.

Voilà notre mission : afficher notre appartenance au Christ… et afficher notre appartenance à l’église.
Jésus a voulu son église… pour qu’elle soit dépositaire de sa Parole et des Sacrements… c’est dans l’église que les hommes font la rencontre du Christ. Nous serons missionnaires en affichant notre appartenance à l’église du Christ… et en leur ouvrant la porte de cette église.

Nous avons parlé aussi de la dimension visible et ecclésiale de la prière.
L’adoration eucharistique a une dimension ecclésiale : elle rassemble une partie de la communauté autour de Celui qui est son vrai centre.
Il y a d’autres façons de prier, mais il est important qu’on puisse voir une communauté donner sa place à la prière.
On a rappelé notre engagement à prendre une heure par semaine dans l’oratoire… quand c’est possible… mais en évitant de se dire trop vite que c’est impossible.
Imaginez le nombre de courses ou de démarches quotidiennes qu’on ne ferait pas si on se disait aussi facilement que c’est impossible !

Nous ne sommes pas des champions de l’oraison… nous avons besoin d’un rythme hebdomadaire, de lieux, de temps, qui sont des repères.
Rien de tel qu’un oratoire avec le Saint Sacrement exposé !
Ce sont des moyens simples et pauvres… mais, sans eux, notre expérience nous a montré que la fidélité était difficile.

Cette adoration est donc un moment où la communauté ecclésiale se construit… c’est aussi un moment où chacun “se reconstruit”.
C’est un moment pour dire : “Que ta volonté soit faite…” (Mt 6,10)
Vous avez sans doute remarqué que Dieu nous bouscule : il nous conduit où nous ne pensions pas aller… mais pour cela, il faut que chacun puisse accepter de changer sa route.

Ce qui, parfois, a pu nous sembler être une peine, une humiliation ou une épreuve… était seulement un changement de direction.
Et pour comprendre que ce chemin de Dieu est un chemin meilleur, le silence, en présence de Dieu, est une nécessité.
C’est une nécessité, mais ce n’est pas un fardeau. Se reconstruire dans la prière, c’est aussi trouver la paix.
Si la mission suppose qu’on accepte de marcher dans ces chemins où Dieu veut nous conduire, la prière est nécessaire à la mission.

Frères et sœurs, puisque Dieu vous a appelés… qu’il bénisse tout ce que vous faites pour le servir.

JCP