“Dans la Loi, Moïse nous a commandé de lapider ces femmes là !” (Jn 8,5)
La Loi de Moïse était à la fois une loi morale et une loi civile. L’Évangile nous invite à faire plusieurs distinctions : entre ce qui relève de la morale (le bien et le mal), ce qui relève du rituel (la pureté légale), et le domaine du pénal.
Les évangélistes montrent l’opposition entre le message de Jésus et la Loi ancienne qui ordonnait de lapider les femmes adultères… et pas seulement les femmes : “L’homme qui commet l’adultère sera mis à mort, lui… ainsi que la femme adultère.” (Lév. 20,10)
En fait, les choses avaient changé entre la rédaction de cette loi et l’époque de Jésus… depuis longtemps, on ne lapidait plus les adultères.
Cet Evangile le suggère: “Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser.” (Jn 8,6)
Ils veulent pousser Jésus à se compromettre… ils se disent inconditionnels de Moïse, mais, dans la pratique, ils sont assez proches de Jésus… et la suite montre qu’ils comprennent sa réponse : “Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il jette la première
pierre.” (Jn 8,7)
Ils sont décontenancés, mais ils comprennent : “Ils s’en allaient l’un après l’autre en commençant par les plus âgés.” Ils s’en allaient… reconnaissant qu’eux aussi étaient pécheurs.
Personne n’ose condamner la femme… et le fils de Dieu, qui n’est pas venu pour condamner mais pour sauver, lui dit : “Moi non plus je ne te condamne pas. Va, et désormais, ne pèche plus.”
Il est vrai que certains commentateurs aimeraient faire dire à Jésus : «Je ne te condamne pas… Va, c’était sans importance !”
Mais il dit : “Va, et désormais ne pèche plus.” (Jn 8,11)
C’était donc un péché… il le dit… et elle le sait !
Si son péché avait été sans gravité, elle n’aurait rien eu à se faire pardonner… la miséricorde du Seigneur aurait été sans objet… et ce récit n’aurait aucune signification !
Le message de Jésus à cette femme porte sur plusieurs points : il l’invite à être consciente de son péché… il l’invite à changer de vie… et il lui dit que son péché est pardonné : “Désormais ne pèche plus.”
La prise de conscience de la gravité du péché et la découverte de la tendresse de Dieu sont deux réalités indissociables.
Jésus nous invite à ne pas repousser l’amour et le pardon de Dieu.
Le Dieu qu’il nous révèle offre toujours son pardon… il ne l’impose pas !
Et ce qu’il attend… ce qu’il désire… c’est que nous acceptions de nous laisser réconcilier et de nous laisser aimer.
JCP