“Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle.” (II Tim. 2,13)
Dominicales n° 589 - 10 octobre 2010 - 28e dimanche du temps ordinaire (Année C)
">
“Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle.” (II Tim. 2,13)

La lecture de la lettre à Timothée (II Tim. 2, 8-13) est la citation d’une prière ou d’un chant de l’Église naissante :
“Souviens toi de Jésus Christ, le descendant de David, ressuscité d’entre les morts … Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons.”
On peut noter les deux phrases suivantes qui semblent se contredire :
“Si nous le rejetons, lui aussi nous rejettera. Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle, car il ne peut se renier lui-même.”
Que faut-il croire : qu’il nous rejettera ou qu’il restera fidèle ?
Tout l’Ancien Testament parle de la fidélité de Dieu. Ce que Dieu a promis, c’est comme s’il l’avait déjà donné : c’est le fondement de l’espérance. On est sûr des promesses de Dieu : l’espérance n’est pas incertaine. Dieu est un roc : on peut prendre appui
sur lui avec une sécurité absolue.
“Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle, car il ne peut se renier lui-même.” Il n’est pas capable de se renier lui-même.
Alors que Dieu ne cesse de nous accompagner de sa grâce, alors qu’il ne refuse jamais les dons de son Esprit, nous, nous avons constamment des hauts et des bas. Notre fidélité est chancelante, nous sommes fragiles. Mais toutes les fois que nous tombons, il
nous tend la main. On peut être certain qu’il ne refusera jamais son pardon.
Mais ces promesses de Dieu sont toujours conditionnelles : dans ce passage, quatre phrases commencent par “si”…
Dieu nous offre sa grâce, mais il nous laisse la liberté de refuser. Il nous traite comme des personnes, comme des êtres libres : il nous offre son pardon, mais le pardon ne s’impose pas.
Saint Paul écrit aux Corinthiens : “Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu.”
Et Jésus ne cessait de dire : “Convertissez-vous, car le règne de Dieu est proche.” Dieu est là, il ne fait jamais défaut. Il est fidèle… mais si nous refusons ses dons, il ne les impose pas.
L’hymne disait : “Si nous le rejetons, lui aussi nous rejettera.”
Ce n’est jamais Dieu qui a l’initiative du rejet : c’est lui qui nous a aimés le premier… et son amour est fidèle.
Mais il est vrai aussi que, parmi tous les êtres qui nous aiment, il n’y a personne qui ait un plus grand respect de notre liberté !
Si nous le rejetons, il ne s’imposera pas à nous et ce rejet sera effectif. On retrouve cela dans tout l’Évangile.
À l’inverse : “Si nous supportons l’épreuve, avec lui, nous régnerons.”
La patience dans les épreuves est une forme privilégiée de l’amour de Dieu : “L’amour est patient … l’amour supporte tout.” (I Cor. 13,4…7)
C’est aussi la plus développée des Béatitudes : “Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice, le Royaume des Cieux leur appartient.” (Mt 5,10)
Mais quand saint Paul écrit : “Si nous supportons l’épreuve, avec lui, nous régnerons”, il ne pense pas seulement aux épreuves qui viennent des autres… il pense aussi à l’épreuve de la tentation.
La société trop confortable, trop permissive… la société corrompue dans laquelle nous vivons, est une épreuve à laquelle la plupart des hommes résistent moins bien qu’à la persécution !
On peut penser que, sans la foi en Jésus Christ, sans l’espérance qui nous est proposée, beaucoup parmi nous seraient esclaves du péché.
D’autre part, l’Évangile nous invite à réaliser que nous sommes comblés par Dieu bien plus que les dix lépreux. On ne peut pas recevoir son corps et son sang comme si cela allait de soi ! La grâce qui nous est faite est sans commune mesure avec leur guérison !
Il faut donc se demander à quel moment nous tombons aux pieds du Seigneur pour lui dire notre amour et notre gratitude.
JCP