Vous êtes le corps du Christ (1Co 12,27)
Dominicales n° 446 - 21 janvier 2007 - 3ème dimanche du temps ordinaire (année C)
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Vous êtes le corps du Christ (1Co 12,27)

Nous ne faisons qu’un avec le Christ… nous sommes un seul être ou un seul corps avec lui. Pour Saint Paul, c’est le mystère par excellence : la révélation centrale du Nouveau Testament.
Et, sur ce point, il ne fait que reprendre;à sa façon une comparaison qui vient tout droit de l’Evangile. Jésus, qui puise ses images dans la vie de la campagne, ne dit pas que nous sommes un seul corps avec lui… il dit que nous sommes une seule plante avec
lui : “Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments.” Jean 15,5)

Si un tel message ne nous remplit pas de ferveur, si nous restons tièdes, c’est que nous sommes des enfants gâtés, qui considèrent comme allant de soi tout ce qu’ils ont reçu de Dieu!
Une telle incorporation au Christ est l’œuvre de l’Esprit Saint: “Tous nous avons été baptisés (plongés) dans un seul Esprit pour être un seul corps… tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit.” (1Co 12,13)
L’Esprit est comparé à une eau que l’on boit… et dans laquelle on se plonge! Notre vie est plongée dans l’Esprit et elle s’abreuve de l’Esprit : c’est ainsi que nous sommes recréés pour être fils de Dieu avec le Christ. Comment ne pas répondre à un tel amour
par une gratitude sans bornes ? Mais il Y a dans ce chapitre une autre comparaison. Nous sommes membres les uns des autres : “Vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps.” (1Co 12,27 – Rm 12,5)

“Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église (ce qui constitue notre vocation), il y a des apôtres… il y a ceux qui sont chargés d’enseigner (par exemple: les catéchistes)… ceux qui ont la charge d’assister leurs frères (ceux qui visitent les malades ou
leur portent la communion… ceux qui s’occupent des démunis). Tout le monde évidemment n’est pas apôtre, tout le monde n’est pas prophète, ni chargé d’enseigner.” (1Co 12,28-29)… mais tout le monde doit être fidèle à sa vocation.

Si les prêtres sont de mauvais pasteurs, si ceux et celles qui ont les qualités voulues pour la catéchèse ne veulent pas donner un peu de leur temps, si personne ne veut s’occuper des gens en difficulté (Secours Catholique ou visite aux malades), si les
parents ne sont pas un exemple de foi, de ferveur dans la prière, et de générosité, si les enfants sont comme des paquets qu’il faut traîner à la Messe le dimanche… alors, nous blessons le corps du Christ: nous sommes infidèles au don immense qui nous a été
fait, et nous empêchons nos frères de vivre ce mystère de leur filiation divine.

Nous avons tous besoin les uns des autres: les prêtres ont besoin d’une communauté fervente et généreuse, les enfants ont besoin de leurs parents pour ne pas sombrer dans la médiocrité, et les parents aussi ont besoin de leurs enfants, pour la même raison.
Personne ne peut se contenter d’être un croyant ou un simple pratiquant consommateur. Chacun de nous a Lille vocation ou un charisme qu’il doit mettre au service de la communauté qui est le corps du Christ.
Ces vocations ou ces charismes sont divers… personne n’est doué pour tout… mais ce qui importe, c’est que chacun ait le souci d’identifier son charisme : le don de l’Esprit qui lui est propre, et de le mettre en œuvre.

JCP