“Bienheureux les cœurs de pauvre, le Royaume des Cieux leur appartient.” (Mt. 5,3)
Dominicales n° 484 - 3 février 2008 - 4ème dimanche du temps ordinaire (année A)
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“Bienheureux les cœurs de pauvre, le Royaume des Cieux leur appartient.” (Mt. 5,3)

Un coeur de pauvre, c’est celui qui a besoin d’aimer et d’être aimé, qui a besoin des autres et qui a besoin de Dieu.
Se passer de Dieu, ce n’est pas seulement une infidélité à l’Evangile, c’est aussi une illusion extraordinaire, une immense ingratitude, et c’est une grande tristesse : le contraire d’une béatitude !
Si Dieu est le Créateur qui nous tient dans sa main et qui nous aime comme un Père, il est monstrueux de l’ignorer !
Comme un fils qui se laisserait combler par ses parents, tout en estimant qu’il ne leur doit rien, qu’il n’a pas à les remercier, et que, finalement, il n’a rien à leur dire !
Etre un “cœur de pauvre”, c’est essayer de ne pas être, vis à vis de Dieu un de ces enfants gâtés monstrueux.
Et ceux-là, nous dit Jésus, sont bienheureux. Leur trésor est totalement sans proportion avec le trésor auquel s’accrochent les “cœurs de riches, eux qui n’attendent rien de Dieu.
Le trésor qui leur est offert, c’est tout simplement le “Règne de Dieu.”

Les autres béatitudes illustrent les différents aspects de cette spiritualité des cœurs de pauvre : “Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice… ce qu’il faut traduire : faim et soif de sainteté”, parce que la sainteté est une chose qui nous dépasse :
elle n’est pas dans nos moyens et ne peut être qu’un don de Dieu !
Et Dieu n’a qu’une envie, c’est de nous rassasier de cette vie nouvelle, qui est une communion avec lui.
Il ne nous demande pas d’y parvenir tout seul… il nous demande d’avoir faim et soif de cette vie divine… de ne pas être des tièdes !
Ceux qui ont faim et soif, ceux-là ont de la chance : ils ne seront pas déçus… “ils seront rassasiés.”

“Bienheureux les cœurs purs : ils verront Dieu”: les cœurs qui ne cultivent pas les désirs mauvais, que ce soient les désirs impurs, les désirs de vengeance, les projets malhonnêtes.
Ce sont les cœurs qui cultivent la pureté d’intentions et ne jugent pas.
Il est sûrement arrivé à chacun de nous de faire des choses sans arrière pensée, et de nous entendre dire : “Tu fais ça pour te faire bien voir… ou pour telle ou telle raison sordide.”… C’est désagréable !
Avoir un cœur pur, c’est cultiver la pureté d’intention dans ses propres comportements… et c’est aussi éviter de prêter gratuitement des intentions impures aux autres quand ils font quelque chose de bien !
Les cœurs purs ont de la chance : ils n’auront pas opacifié leur cœur… ils verront Dieu !

“Bienheureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu.”
Béatitude étonnante : être fils de Dieu, c’est le sommet de tout… c’est partager la filiation du Christ et entrer dans la vie trinitaire !
Et ce bonheur, on le voit ici, est particulièrement réservé aux artisans de paix : ceux qui font tout, par leur parole et leur action, pour apaiser les tensions, pour aider leur entourage, familial ou professionnel, à se comprendre et à se respecter… pour les
aider à se réconcilier.

Et si vous faites cela, nous dit Jésus, même au risque d’être critiqué et incompris, vous êtes bienheureux… vous avez beaucoup de chance… votre vie est une réussite… une réussite qui a une dimension éternelle : “le Royaume des Cieux vous appartient.”

JCP