«Celui qui aime sa vie la perd…» (Jn 12,25)
Dominicales n° 417 - 2 avril 2006 - 5ème dimanche de Carême (année B)
">
«Celui qui aime sa vie la perd…» (Jn 12,25)
«En vérité, en vérité, je vous le dis : Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit.» (Jn 12,24)
Il y a là une parabole concentrée en deux lignes !
Notre destinée est celle du grain de blé… le grain de blé qui refuse de tomber en terre et de mourir pour devenir une nouvelle plante, restera isolé et stérile.
Il y a des moments où il faut savoir se dessaisir de certaines choses, et dans une certaine mesure, de soi-même.
Celui qui ne veut jamais se dessaisir de rien, qui ne veut rien remettre en question… risque de rester isolé et stérile.

Que représente le grain de blé tombé en terre ?
Un disciple du Christ, ou Jésus lui-même ?
On peut considérer qu’il représente Jésus, puisqu’il s’agit d’un passage où il annonce sa Passion.
Mais ce “grain de blé” c’est aussi chacun de nous, parce qu’en fait, ce que Jésus demande à ses disciples, il l’a fait et il l’a vécu le premier.
Lui, Jésus, nous a délivrés du péché par ses souffrances et par sa mort, et il nous invite à ne pas nous révolter contre la souffrance.
Sans la rechercher, accepter qu’elle fasse partie de notre destinée d’hommes pécheurs et de disciples du Christ : «Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur.» (Jn 12,26)

«Celui qui aime sa vie la perd, celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle.»
La vie chrétienne est-elle une existence où l’on ferait le vide, où tout ce qui rend la vie heureuse serait interdit ?
Faut-il imaginer une existence qui serait un Carême continuel, et dans laquelle on inventerait constamment des privations.
Jésus n’était pas contre le jeûne, et il a vécu pauvrement… mais on peut également remarquer qu’il n’inventait pas des pénitences.
Sa pénitence consistait d’abord à accepter les événements… elle consistait à pratiquer les Commandements : l’amour du prochain et l’amour de Dieu, quel qu’en soit le prix.

Aimer est la plus grande joie… mais cela peut être aussi un sacrifice de soi. Celui qui aime vraiment est prêt à tout donner pour celui qu’il aime.
Et celui qui est prêt à tout sacrifier et à mourir comme le grain de blé, devient capable de porter du fruit… de connaître un amour et un bonheur d’une dimension nouvelle.
Jésus a aimé … quel qu’en a été le prix.
La vraie pénitence est celle qui est inséparable de la fidélité à l’Evangile et de la fidélité à l’amour.

JCP