Le maître… lui remit sa dette (Mt 18,27)
Dominicales n° 393 - 11 septembre 2005 - 24ème dimanche du temps ordinaire (année A)
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Le maître… lui remit sa dette (Mt 18,27)

Jésus n’est pas venu culpabiliser les hommes, mais les libérer.
On dit généralement “sauver”, parce qu’on pense au salut éternel, et on a raison… mais on peut dire aussi “libérer”, parce qu’il veut faire de nous des êtres libres !
Etonnante est la liberté intérieure qu’on peut expérimenter quand on arrive à prier pour ceux qui nous ont blessés.
“C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur.” (Mt 18,35)
Ce que Dieu attend de l’homme, ce n’est pas essentiellement qu’il se sente coupable lorsqu’il s’endurcit et refuse de pardonner. Il veut avant tout le libérer de sa rancune et de son désir de vengeance, parce que la rancune fait de lui un être aliéné. Il veut
le faire sortir du carcan dans lequel il s’enferme lui même, pour expérimenter la liberté de celui qui pardonne.
Et c’est dans cette perspective qu’il faut voir les conséquences éternelles du refus de pardonner… il y a des conséquences éternelles, parce que ce carcan peut devenir un endurcissement éternel.
En laissant le Sauveur ouvrir les portes de cette prison intérieure, nous faisons un choix par lequel nous devenons des êtres libres, qui se laissent pardonner et aimer par Dieu.
L’Ancien Testament a une haute idée du pardon, qui va bien au delà de la “loi du talion” :
“Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis. Celui qui n’a pas de pitié pour un homme, son semblable, comment peut-il supplier pour ses propres fautes ? Pense à ton sort final et renonce à toute haine… ne garde
pas de rancune envers le prochain.” (Si 28,2-7)
Mais la nouveauté du message de Jésus est telle qu’elle nous surprend encore après deux millénaires.
Une pièce d’argent, c’était le salaire normal d’une journée de travail. Soixante millions de pièces, en travaillant 365 jours par an, cela fait plus de 160.000 années de travail !
Le personnage de la Parabole est donc strictement insolvable !
Que fait le roi avec son débiteur ? On ne dit pas qu’il reporte sa dette pour lui laisser le temps de rembourser.
C’est ce que lui demandera , un peu plus loin, son compagnon qui lui doit cent pièces d’argent !
Mais ce n’est pas ce que fait le roi ! Ce roi, qui représente Dieu, lui remet totalement sa dette !
L’enseignement que Jésus veut nous donner, c’est que nous sommes strictement insolvables.
Dans ces conditions, que fait Dieu ? Il nous remet la dette de nos péchés.
Nous sommes dans l’incapacité totale de réparer l’offense de nos péchés. Alors il nous reste une unique ressource : nous en remettre à la tendresse de Dieu. Lui seul a le pouvoir de nous libérer du péché.
Bonne Nouvelle… qui est source de paix et d’action de grâces !
JCP