Invitations
140 - Cellules paroissiales d’évangélisation - Viroflay - 23 novembre 2009
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Frères et sœurs, comme je vous le disais la dernière fois, il est important que votre souci d’accueillir de nouveaux membres soit exprimé, ne serait-ce qu’un instant, dans chacune de vos rencontres.
Un des obstacles à l’évangélisation est souvent la peur de ne pas respecter la liberté des personnes.
Cette peur a un bon côté. L’Église n’est pas une secte, et elle refuse de manipuler les personnes.
Vous connaissez cette parole de Paul VI :
“Ce serait certes une erreur d’imposer quoi que ce soit à la conscience de nos frères. Mais c’est tout autre chose de proposer à cette conscience la vérité évangélique et le salut en Jésus-Christ en pleine clarté et dans le respect absolu des options libres qu’elle fera.”
Ce qui nous arrive c’est de pas oser “proposer”… que ce soit par peur d’attenter à la liberté, ou pour toute autre raison.
Si nos propositions étaient malhonnêtes ou intéressées, cette peur se justifierait… ou encore, si ce qu’on propose risquait de faire du tort aux personnes, moralement ou spirituellement, on comprendrait nos hésitations !
Le paradoxe, c’est que nous proposons quotidiennement à nos proches des choses qui ne sont ni bonnes ni mauvaises… et cela sans états d’âme.
Mais lorsqu’il s’agit de leur proposer de vivre plus intensément de l’Évangile, qui est le cadeau de Dieu par excellence, et de devenir eux-mêmes missionnaires… instantanément, mille objections nous viennent à l’esprit… on a très peur que la Bonne Nouvelle du Christ ne soit pas tellement bonne pour eux !
De sorte que la peur d’attenter à la liberté devient un de nos nombreux prétextes pour ne rien faire !
Il ne faut pas attenter à la liberté, cela va de soi… mais il faut évangéliser.
Comment concilier les deux ? Il n’y a pas de réponse qui vaille dans tous les cas… c’est pourquoi Jésus nous dit simplement : “Soyez rusés comme les serpents et doux comme les colombes.” (Mt 10,16)
Chaque jour et dans chaque cas, inventez les réponses !
Mais n’exagérons rien, les choses ne sont pas si difficiles à concilier.
Ce qui nous arrête ce ne sont pas les faux prétextes intellectuels que nous savons si bien développer… c’est la peur… et le souci de notre tranquillité.
C’est pourquoi Jésus nous dit : “Ne vous inquiétez pas de savoir comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là, car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.” (Mt 10,19-20)
N’ayez pas peur… le message est bon : c’est la Bonne Nouvelle du salut… on ne fait pas mieux… il est bon pour tous.
Ce n’est pas une raison pour l’annoncer n’importe comment : “Soyez, si possible, rusés comme les serpents et doux comme les colombes.”
La tentation de ne pas évangéliser ressemble terriblement à celle qu’on rencontre au moment de prier.
Il suffit qu’on décide de prendre un temps d’adoration pour que mille choses indispensables et prioritaires se présentent à notre esprit !
Les repas, les sorties, les vacances, les activités, et la multitude d’autres choses que vous proposez (et parfois imposez) à vos proches ne suscitent en vous aucun état d’âme !
Mais s’il s’agit de leur proposer un temps d’adoration, une retraite spirituelle, ou de se joindre à une Cellule… subitement on devient scrupuleux, et on se demande si on fait bien !
Dans les deux cas, dites-vous que toutes ces bonnes raisons qui nous interdisent de prier, ou d’évangéliser, ou d’aider les autres à évangéliser, sont très exactement ce qu’on appelle des tentations !
En conclusion : respectez la liberté, soyez prudents, ayez de la sagesse et du discernement… mais ne choisissez pas de ne rien faire !
Rappelez-vous la parole de Saint Paul : “Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile !” (I Cor. 9,16)
Et aussi le testament spirituel de Jésus dans l’Évangile de Saint Matthieu :
“Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps.” (Mt 28,19-20)
N’ayez donc pas peur d’inviter des personnes à se joindre à votre cellule, parce que ce sont de telles communautés à échelle humaine qui sont “évangélisatrices” et, en même temps “un lieu d’évangélisation” pour ceux qui y participent. (Paul VI, Evangelii Nuntiandi, 57)
Cela demandera du discernement, de la patience, de la souplesse, de l’humilité, du courage… mais la bonne solution n’est pas de ne rien faire.
Frères et sœurs, que le Seigneur vous bénisse, qu’il bénisse vos rencontres, qu’il bénisse ceux que vous accueillerez, que ce soit en passant, ou pour le temps qu’il voudra.
JC.P.
Noubliez pas de demander au Seigneur de mettre qui il voudra sur votre route.
“Demandez et vous recevrez…”