Un commerce intime d’amitié
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Un commerce intime d’amitié

Il y a près de quatre mille ans, le Seigneur Dieu prit l’initiative d’attirer dans son intimité celui qui recevra le nom d’Abraham. Plus tard, dans le livre d’Isaïe, c’est Dieu lui-même qui le nommera « Abraham mon ami » (41, 8), restant toujours en même temps son Dieu. Et de fait, le livre de la Genèse nous raconte ces rapports d’amitié que Dieu a voulu entretenir avec Abraham. Nous y lisons aujourd’hui la promesse qui lança « l’ami de Dieu » (Jc 2, 23) en silence vers un pays inconnu. Parfois, sa marche fut relancée par de nouvelles paroles reçues, éventuellement même un dialogue, avant de retrouver rapidement le silence de la confiance appuyée seulement sur la fidélité certaine de celui qui l’avait appelé.

Il y a près de deux mille ans, le Seigneur «Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne.» Là, il leur fit la grâce de les attirer dans son intimité. Ils le virent transfiguré et s’entretenant avec Moïse et Elie. Pierre put lui parler même si ses mots furent maladroits.

Dans l’Esprit Saint, ils entendirent la voix du Père leur désigner Jésus, son Fils bien-aimé, et leur demander simplement de l’écouter.

Aujourd’hui, c’est nous qui sommes appelés à la grâce de l’oraison, ce «commerce intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé » (Ste Thérèse d’Avila, Le livre de la Vie, ch. 8). L’amour demande ce cœur à cœur et s’y trouve sans cesse renouvelé. Pour aider à entrer sur ce chemin, à y revenir ou à mieux y avancer, l’école d’oraison proposée dans ce carême nous sera à coup sûr très précieuse.

Abbé Bruno Bettoli +