Papaoutai
">

« Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. » Comment, après avoir entendu cela, pouvons-nous continuer à appeler les prêtres “Père” ou “Monsieur l’Abbé” ? Plus encore, dans le cadre des liens familiaux, comment pouvons-nous continuer à parler de “notre père” et lui dire “Papa” ?

 

Cette disparition des pères paraitrait séduisante à certains courants de pensée modernes mais serait-ce vraiment la volonté de Celui qui a façonné amoureusement l’homme et la femme et voulu leur féconde complémentarité ?

 

Sur ce sujet, l’Ecriture va continuer à nous éclairer. Pensons tout d’abord au quatrième commandement – « Honore ton père et ta mère » (Ex 20,12) – que Jésus lui-même confirme (Mt 19,19).

 

Ecoutons aussi saint Paul qui n’hésite pas à dire aux Corinthiens : « Dans le Christ, vous pourriez avoir dix mille guides, vous n’avez pas plusieurs pères : par l’annonce de l’Évangile, c’est moi qui vous ai donné la vie dans le Christ Jésus » (1Co 4,15). La paternité n’est donc pas à nier, ni à déserter mais à vivre « dans le Christ », à la manière de l’Apôtre qui « tombe à genoux devant le Père, de qui toute paternité au ciel et sur la terre tient son nom » (Ep 3,14-15).

 

En oubliant cela, nous risquerions tous d’exercer ou de reconnaître de mauvaises paternités, de nous croire supérieurs, de chercher les honneurs et de charger les épaules des gens avec de pesants fardeaux sans vouloir les remuer du doigt. Mais « dans le Christ », il n’en est pas ainsi.

 

Abbé Bruno Bettoli+

 

Dominicales_868