Les fins dernières – 1
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Chers membres des cellules,

Le mois de novembre est traditionnellement consacré à la prière pour les défunts et il est remarquable qu’il commence par la fête de tous les Saints, suivie immédiatement par une journée où toute la prière de l’Eglise

– messe et liturgie des heures – est entièrement tournée vers le bien des fidèles défunts.

 

Je vous propose donc une série de quatre enseignements sur ce qu’on appelle les fins dernières.

Après celui-ci, je vous parlerai successivement de l’Enfer, du Purgatoire et du Paradis.

 

Je pars cette semaine de ce qui nous est rappelé à la toute fin du Compendium du Catéchisme de l’Eglise Catholique, à savoir qu’il y a quatre fins de l’homme : la Mort, le Jugement, l’Enfer et le Paradis.

Cela signifie tout simplement que tout homme en ce monde passera par la première et la deuxième fin et connaîtra finalement la troisième ou la quatrième : Mort-Jugement-Enfer ou Mort- Jugement-Paradis.

Il n’y aura aucune exception à cela et il serait bon que chacun d’entre nous médite plus régulièrement sur cet état de fait, comme le faisaient nos pères dans la foi. Il est évident pour tous que tous, nous mourrons mais à vrai dire, nous ne voulons pas y penser et nous vivons comme si cela n’était pas.

 

C’est la Parole de Dieu elle-même qui nous dit que « le sort des hommes est de mourir une seule fois et puis d’être jugés » (He 9,27). Au passage, notez que l’idée d’une réincarnation est absolument incompatible avec la foi chrétienne. Ailleurs, nous lisons qu’ « il nous faudra tous apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien soit en mal, pendant qu’il était dans son corps » (2Co 5,10).

 

Notre vie, telle que nous la connaissons, aura donc une fin et cette fin, nous l’appelons la mort. Cela fait de notre existence terrestre un tout, de la conception à la mort, dont le sens dépend de ce qu’il y aura après.

La culture dans laquelle nous vivons est marquée par différents courants de pensée parmi lesquels nous devons reconnaître ceux qui dépendent d’une vision matérialiste et athée. Notre vie ne serait rien de plus que le fruit du hasard – j’aime à dire que nous ne serions qu’une éclaboussure du big-bang – et elle ne finirait que par retourner au néant en nous ayant simplement donné l’illusion d’avoir du sens.

 

Heureusement, la Parole de Dieu est une lumière pour l’intelligence de notre cœur, et la foi nous confirme ce que la raison droite peut découvrir par elle-même si elle cherche humblement la vérité :

Il y a un Créateur et notre existence a un sens par rapport à son intention et seulement par rapport à elle.

De cette intention créatrice, voici encore ce que nous dit l’Ecriture :

« Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ » (Ep 1,4-5a). La sainteté dans l’amour est notre vocation du premier au dernier instant de notre vie terrestre.

A l’heure de notre mort, l’Eglise nous enseigne qu’il y aura le jugement particulier.

La mort ayant mis « fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine »

(CEC 1021), chacun d’entre nous se présentera devant Dieu avec sa réponse qui ne pourra plus être mêlée de oui

et de non comme ici-bas mais qui sera le consentement total ou le rejet définitif du projet bienveillant de Dieu. Comme l’a écrit saint Jean de la Croix, « au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour » et l’amour ne peut nous être imposé par personne, pas même par Dieu, car c’est l’essence même de l’amour qui l’exige, du côté de Dieu qui nous aime et veille jalousement à notre liberté, aussi bien que, de notre côté, nous seuls pouvons accepter et décider d’aimer.

Dans la joie de la fête de tous les Saints et appelant sur vous leur intercession, je vous bénis.

Abbé Bruno Bettoli