Les Béatitudes (7) – « Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde »
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Chers membres des cellules,

 

Voici, pour ce nouvel enseignement, la cinquième béatitude jaillie du cœur même de Jésus : « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. »

L’année de la miséricorde que le Pape François a voulu pour l’Eglise nous a permis de mieux comprendre ce que ce mot pas très à la mode pouvait recouvrir.

Nous avons perçu toutes les harmoniques de tendresse et de compassion, de patience et de bonté que pouvaient contenir cet attribut divin que nous sommes invités à faire nôtre.

 

Les œuvres de miséricorde nous permettent de rendre plus concrète cette réalité. « Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles – nous écrivait le Pape François en 2015 : Donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. » (Misericordiae Vultus, 15).

 

Dans Gaudete et Exsultate, le Pape François résume l’exercice de la miséricorde à donner et pardonner. Il écrit ceci : « La miséricorde a deux aspects : elle consiste à donner, à aider, à servir les autres, et aussi à pardonner, à comprendre. » (n° 80) Dans le paragraphe suivant, nous lisons : « Donner et pardonner, c’est essayer de reproduire dans nos vies un petit reflet de la perfection de Dieu qui donne et pardonne en surabondance. » (n° 81)

 

Comme toujours, pour comprendre le sens et la densité des paroles de Jésus, nous devons regarder l’Ancien Testament. C’est là que lui et ses premiers interlocuteurs percevaient le sens des mots. Dans cette histoire sainte, Dieu s’est révélé à Israël à la fois comme juste et miséricordieux, d’où peut-être la place centrale et côte-à-côte de la quatrième et de la cinquième béatitudes. La justice de Dieu s’exerce par la miséricorde qui accompagne fidèlement Israël sur le chemin de la justice. En nous invitant à avoir faim et soif de la justice, Jésus ne peut donc que nous demander d’imiter Dieu dans sa miséricorde :

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement : car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. » (Lc 6, 36-38) Dans ces paroles, nous percevons en plus une logique permanente dans l’enseignement de Jésus : il nous sera donné comme nous avons voulu donner et il nous sera pardonné comme nous avons voulu pardonner. La cinquième béatitude ne dit pas autre chose et de même les paroles du Notre Père (Mt 6, 9-13) avec le commentaire qui le suit (v. 14-15) ou bien encore l’appel à pardonner sans cesse (Mt 18, 21-22) et son commentaire : la parabole du débiteur impitoyable (v. 23-35).

Pour que nous pensions à donner comme Dieu donne, le Pape François nous demande de relire souvent et de méditer le récit du jugement dernier (Mt 25, 31-46) qui nous indique des critères d’action « simples mais pratiques et valables pour tout le monde » (Gaudete et Exsultate, 109), en lien direct avec la béatitude sur laquelle nous nous arrêtons aujourd’hui.

La pensée de notre mort et de la récompense juste et miséricordieuse que Dieu nous promet peut également être un stimulant pour notre conversion, même si ultimement, les choses se font dans l’autre sens. C’est en reconnaissant cette miséricorde de Dieu dans nos vies, en la chantant et en nous en émerveillant que nous recevrons la plus grande stimulation à être nous-mêmes miséricordieux.

C’est aussi en faisant souvent l’expérience de la réconciliation que notre joie nous portera à pardonner « à ceux qui nous ont offensés ».

 

En demandant à Dieu de vous manifester toujours sa miséricorde infinie, je vous bénis.