Les Béatitudes (2) – Oser prendre le chemin de la Sainteté
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Chers membres des cellules,

 

Avant de regarder les Béatitudes les unes après les autres, il me semble qu’il serait bon de continuer à dire en préambule des choses générales sur ce texte magnifique et si fondamental.

 

Le premier point serait que les Béatitudes dessinent le visage du Christ. Nous savons que Jésus n’a pas le syndrome du poteau indicateur : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais. » S’il nous indique le style de vie des Béatitudes, c’est parce qu’il le vit lui-même le premier. D’ailleurs, ne recevons pas cela comme une sagesse venue de quelqu’un qui aurait beaucoup réfléchi sur ce qui est bon pour les hommes. Jésus nous livre les attitudes mêmes qui proviennent de son cœur. Nous comprendrons mieux les Béatitudes à partir du cœur de Jésus parce que c’est un cœur de pauvre, un cœur compatissant jusqu’aux larmes, un cœur doux et affamé de justice, un cœur miséricordieux et pur, un cœur qui cherche à donner la paix aux hommes et la justice sans reculer devant la persécution.

 

Un autre point que je voudrais souligner est que les Béatitudes sont pour nous un chemin. Il semble que dans l’Ancien Testament qui regorge de béatitudes, le mot hébreu « heureux » aurait une signification de dynamisme. En forçant le sens, Chouraqui l’a traduit par l’expression « en avant », ce qui résonne aussi comme un encouragement.

 

Quoi qu’il en soit, si les Béatitudes sont le secret du cœur de Jésus, pour nous, elles sont un but à atteindre mais aussi le chemin à prendre pour devenir les enfants de Dieu. Il ne s’agit pas de dire simplement : « j’espère qu’un jour je serai miséricordieux ». Il faut maintenant poser un acte de miséricorde. Il ne suffit pas de dire : « Dieu me donnera un cœur pur ». Il faut être vigilant sur nos pensées et faire le tri pour purifier tout ce qui doit l’être. Avec les Béatitudes, nous avons une boussole qui nous indique toujours le Nord, même si, paradoxalement, c’est de huit manières différentes.

 

Pour avancer sur ce chemin, pour reprendre force et détermination, nous pouvons compter sur Jésus qui marche à nos côtés et qui s’offre à tous ceux qui veulent sincèrement aller sur ses chemins. La route balisée par les Béatitudes suppose pour nous chrétiens l’accueil de la communion avec le Seigneur Jésus-Christ, lui qui ne cesse de vouloir se donner à nous, notamment dans les sacrements de la route : la Pénitence et l’Eucharistie.

 

Allons plus loin. Je viens de parler de chemin et nous pouvons noter que de différentes manières, il nous est dit que ce chemin est celui du Ciel, qui est notre véritable terre promise, là où nous serons consolés, là où nous obtiendrons définitivement miséricorde et justice, là où nous verrons Dieu et où nous serons appelés ses fils. Six béatitudes promettent tout cela pour plus tard évidemment mais la première et la huitième parlent du Royaume des cieux qui est déjà donné et possédé maintenant. Et de toute façon, il y a bien quelque chose qui est pour tout de suite : c’est d’être heureux. Jésus ne dit pas que les pauvres de cœur, les doux, les artisans de paix seront heureux plus tard mais qu’ils sont heureux maintenant. Ce bonheur est celui du cœur de Jésus.

 

Nous savons bien que Jésus a connu l’épreuve et la souffrance et d’ailleurs les Béatitudes ne nous trompent pas à ce sujet. Mais elles nous révèlent aussi combien Jésus a été heureux tout au long de sa vie sur la terre. Et ce bonheur, il veut nous le donner, nous le partager. Qui sera doux et humble de cœur comme lui, qui sera tout entier consacré au salut de ses frères et ne recherchant rien d’autre que la volonté du Père, celui-là connaîtra certainement bien des tourments mais surtout, il connaîtra la paix et la joie qui habitent le cœur de Jésus et qu’aucune croix ne peut retirer. Au contraire.

 

Il y a certainement d’autres choses que j’aurais pu vous dire avant de regarder chaque béatitude. Cela apparaîtra sans doute par la suite. Je voudrais encore simplement signaler l’autre version des Béatitudes, celle rapportée dans l’évangile selon saint Luc, que vous pourrez lire au chapitre sixième, versets 20 à 26. Plus directes et soulignées par leurs contraires, elles manifestent nettement le renversement évangélique duquel Jésus ne cesse de nous avertir.

 

Pour que vous entendiez tous l’appel à la sainteté et osiez en prendre le chemin, je vous bénis.