Le rosaire
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Chers membres des cellules,

Cette semaine, nous entrons dans le mois d’octobre, mois de la mission sous le patronage de la petite Thérèse et aussi mois du rosaire. Ayant déjà commencé à vous parler de la mission, je désire aujourd’hui vous parler de cette forme de prière mariale.

Dans son exhortation apostolique Marialis cultus, le bienheureux pape Paul VI a voulu encourager le renouveau du culte marial en évoquant ses deux formes principales que sont l’angélus et le rosaire. A propos de ce dernier, il a souligné combien les papes précédents en avaient « recommandé la récitation fréquente, reconnu l’aptitude à développer une prière contemplative à la fois de louange et de supplication [et] rappelé l’efficacité intrinsèque pour faire progresser la vie chrétienne et l’engagement apostolique. » Après eux et après Paul VI, les papes ultérieurs – et particulièrement saint Jean-Paul II – ont montré leur attachement personnel à cette forme de prière.

Sans avoir la même autorité, mais plutôt comme un frère et un disciple avec vous du Fils de Marie, je voudrais vous partager la joie que j’ai à vivre quotidiennement cette dévotion envers la Très Sainte Mère de Dieu, dévotion qui ne nous détourne nullement de l’adoration qui n’est due qu’à Dieu seul mais au contraire qui nous y conduit plus sûrement qu’en comptant tout seul sur la grâce de Dieu. En effet, si l’intercession des saints et l’école de Marie ne sont pas la grâce incréée de Dieu, elles sont cependant des dons particuliers de cette grâce et des moyens offerts par elle pour nous ouvrir plus largement à son œuvre de salut en nous.

Souvenons-nous de ce qui arriva au général syrien Naaman qui était venu à Samarie chercher la guérison de sa lèpre. Dieu aurait été capable de le guérir directement, en répondant à sa prière, lui que la Parole de Dieu décrit comme « un homme de grande valeur » (2R 5,1), mais il a préféré passer par l’intermédiaire du prophète Elisée. Plus encore, par son entremise, il a demandé au glorieux vainqueur d’Israël de se « baigner sept fois dans le Jourdain » (v. 10). Sa première réaction fut celle du refus car il avait imaginé que le prophète aurait plutôt invoqué « le nom du Seigneur son Dieu » et mis « sa main au-dessus de l’endroit malade » (v. 11). Heureusement, ses serviteurs, des personnes humbles et petites, l’ont persuadé de ne pas se détourner de cette chose si simple qui lui avait été demandée et malgré son côté répétitif. Le chapelet de la Vierge Marie n’est-il pas également caractérisé par la répétition mais surtout un moyen tellement simple d’ouvrir petit à petit notre cœur à la grâce dont la Vierge Marie a été comblée ?

Pour me promener encore avec vous dans l’Ancien Testament, c’est la forme même du chapelet qui m’inspire. Ne ressemble-t-il pas en effet à une fronde, comme celle du petit berger David qui avait pris « dans le torrent cinq cailloux bien lisses » (1S 17,40) ? Ce chiffre cinq n’est d’ailleurs pas sans évoquer aussi pour nous les cinq mystères de chaque série du chapelet. Cette image nous suggère combien cette prière est capable de nous mener à la victoire contre l’Adversaire, symbolisé dans ce récit par le géant et puissant Goliath. Frères et sœurs, avez-vous tous également votre petite fronde toujours dans la poche et surtout vous en servez-vous souvent – et pourquoi pas quotidiennement – vous qui vous savez engagés dans le combat spirituel de la vie chrétienne ?

Je ne puis ici entrer dans le détail de la pratique extérieure et surtout intérieure de cette forme de dévotion mais je suis sûr qu’il se trouvera, parmi vous, au moins un frère ou une sœur capable d’en parler. Il ne nous suffit pas en effet d’avoir notre chapelet, ni de le dire en en faisant une œuvre de plus mais il nous faut apprendre à bien le dire et à prendre avec Marie le chemin de la prière humble et confiante de ceux qui cherchent Dieu. Ensemble, cette semaine, exceptionnellement, vous pourriez d’ailleurs prier une simple dizaine en préparant bien votre contemplation de tel mystère du Christ et en redisant chaque Ave Maria comme autant de “Je vous aime” adressé à notre Maman du Ciel, Notre-Dame du Rosaire. En vous confiant à son intercession, je vous bénis.