DIMANCHE 10 septembre 2023 (Année A) n° 1098
Le mystère et la joie de l’Église
Cinq grands discours structurent l’évangile selon saint Matthieu, chacun étant conclu par une phrase semblable : « Lorsque Jésus eut terminé ce discours… » (Mt 19, 1). Ainsi, le dix-huitième chapitre de cet évangile est le quatrième discours, après ceux de la Loi nouvelle, de l’envoi en mission et des paraboles. Quel que soit le titre qu’on lui attribue, tous s’accordent pour y voir un enseignement lié à la vie communautaire des disciples, à sa dimension ecclésiale.
Le mot Église apparaît même ici deux fois, au verset 17, et il était déjà apparu un peu plus tôt dans le cadre de la profession de foi de Simon-Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » (Mt 16, 18) Le mot grec que l’évangéliste a utilisé vient de l’Ancien Testament, dans sa version grecque officielle, celle des Septante, pour désigner l’assemblée d’Israël en marche dans le désert vers la Terre Promise, conduite par Dieu, au temps de l’Exode.
Qahal en hébreu et ekklesia en grec portent tous les deux l’idée de convocation, marquant le fait que c’est Dieu qui rassemble le peuple, celui d’Israël autour de Moïse comme celui de la nouvelle Alliance
autour du Messie, le nouveau Moïse comme Jésus s’est implicitement présenté (cf. Mt 5) dans le discours sur la montagne. C’est lui qui bâtit son Église, qui est « au milieu de » ceux qui se réunissent « en son nom », qui lui donne son institution, sa loi, son Corps et son Sang, son Esprit. Il en fait même son propre Corps, son Épouse, si bien que « tous deux ne feront plusqu’un. Ce mystère est grand. » (Ep 5, 31c-32a)
Mystère… et joie d’être des membres vivants de l’Église du Christ et de nous retrouver en ce temps de rentrée et d’accueillir de nouveaux frères et sœurs.
Abbé Bruno Bettoli +