La messe (8) – Le Kyrie et le Gloria
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Chers membres des cellules,

 

Nous voici arrivés, en suivant l’ordre de la messe, au Kyrie et au Gloria.

 

Je veux parler ici du Kyrie simple dans lequel on chante deux fois « Seigneur, prends pitié. », deux fois « O Christ, prends pitié. » et deux fois à nouveau « Seigneur, prends pitié. » Cette acclamation se trouve immédiatement après l’acte pénitentiel dont je vous ai parlé la semaine dernière, sauf dans le cas où cette préparation pénitentielle a pris la forme d’un Kyrie litanique (par exemple : « Seigneur, envoyé par le Père pour guérir et sauver les hommes, prends pitié de nous. »).

 

La Présentation Générale du Missel Romain (PGMR) nous indique que le Kyrie simple « est un chant par lequel les fidèles acclament le Seigneur et implorent sa miséricorde. » Cette supplication se trouve plusieurs fois dans l’évangile, quand des aveugles, des lépreux, des parents font appel à la compassion de Jésus. Ainsi, ils manifestent leur confiance dans le pouvoir qu’il a de guérir et de sauver. C’est à la fois la puissance et la tendresse du Christ qui ainsi sont confessées. Nous aussi, quand nous chantons le Kyrie, en français ou en grec, faisons appel au Christ comme Sauveur et louons-le en reconnaissant sa seigneurie, c’est-à-dire aussi sa divinité.

 

Anticipée quand elle est intégrée à la préparation pénitentielle ou chantée après elle, cette acclamation du Christ Seigneur et Sauveur est donc en principe présente à toutes nos messes, même quand le Gloria lui est omis comme c’est le cas dans la plupart des messes de semaine et aussi les dimanches des temps de l’avent ou du carême. Elle est plus importante qu’il n’y paraît sans doute à beaucoup et nous sommes donc appelés à la vivre d’une manière plus consciente et plus intense.

 

Venons-en maintenant au Gloria et je commence par vous citer une phrase de la PGMR : « Le Gloria est une hymne très ancienne et vénérable par laquelle l´Église, rassemblée dans l´Esprit Saint, glorifie Dieu le Père ainsi que l´Agneau qu’elle supplie. » En raison de cette ancienneté – le Gloria est déjà connu à la fin du quatrième siècle – la PGMR ajoute avec clarté et fermeté : « On ne peut jamais remplacer le texte de cette hymne par un autre. » Malheureusement, force est de constater que les compositeurs modernes qui ont voulu travailler à l’écriture d’un répertoire en français ont souvent pris bien des libertés pour adapter le texte à leur musique plutôt que de faire tous les efforts nécessaires pour adapter la musique au texte. Une plus grande fidélité apparaît de nos jours, renouvelant le miracle de cette hymne qui a traversé les siècles en échappant aux caprices de chaque époque, confirmant ainsi sa qualité vraiment unique.

 

Chanté ou récité, le Gloria est prescrit « le dimanche en dehors de l’Avent et du Carême, aux solennités et aux fêtes ». Le fait de ne pas le chanter aux messes des dimanches précédant Noël permet de donner plus d’importance à celui qui est chanté dans la nuit de Noël en communion avec les anges qui louaient Dieu juste après avoir annoncé aux bergers la naissance du Sauveur : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime » (Lc 2, 14). De même, pendant la vigile pascale, le chant du Gloria est accompagné du retour des cloches et proclame le salut accompli par l’« Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».

 

Pour terminer, comme le Kyrie et le Gloria sont finalement des louanges, j’en profite pour vous encourager à bien habiter vos temps de louange. Louer Dieu, exulter en sa présence, s’émerveiller de sa bonté et de sa magnificence sont des attitudes essentielles pour la vie chrétienne. Dans une préface, il est dit : « Tu n’as pas besoin de notre louange et pourtant c’est toi qui nous inspires de te rendre grâce : nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi. »

 

En espérant que vous entriez de plus en plus dans la louange en unissant votre chant à celui des pauvres de l’Evangile et à celui des anges dans le ciel, je vous bénis.