La messe (11) – L’Homélie et le Credo
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Chers membres des cellules,

 

Le Christ est ressuscité, alléluia ! Il est vraiment ressuscité, alléluia ! Que personne ne vous ravisse cette joie ! Mais qui pourrait nous l’enlever, finalement, sinon nous-mêmes par notre négligence ?

 

Dans cette lumière de la Résurrection du Seigneur, j’aborde avec vous cette semaine l’homélie et le credo. Je ne m’éterniserai pas sur l’homélie car elle concerne bien plus le prêtre que les fidèles. En cette octave de Pâques, je ne peux pas m’empêcher de penser au récit des pèlerins d’Emmaüs qui après avoir écouté celui qui marchait avec eux « se dirent l’un à l’autre : “Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ?” » (Lc 24, 32) Cependant, s’il y a d’abord une grande responsabilité du prédicateur (cf. Benoît XVI, Verbum Domini, n. 59 ; François, Evangelii Gaudium, nn. 135-159), elle va de pair avec la responsabilité de chaque auditeur. Non seulement, les fidèles sont invités à prier pour celui qui est chargé de leur annoncer la Parole mais ils doivent surtout se disposer à accueillir l’homélie comme liée au sacrement de l’ordre. Par-delà ce que le prêtre a cherché à dire et ce qu’il a effectivement dit – et il peut même arriver que certaines choses soient imprécises –, il y a ce que le Seigneur veut me dire aujourd’hui. Cette écoute bienveillante et en quête de la volonté de Dieu contribue à l’écoute de Dieu lui-même, en même temps que la proclamation liturgique de la Parole et sa méditation personnelle avant ou après l’homélie. Soyons donc attentifs à la manière dont nous écoutons. « Faites attention à la manière dont vous écoutez. – nous dit le Seigneur – Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. » (Lc 8, 18)

 

Venons-en au credo. A ce propos, on pourra relire avantageusement les numéros 185 à 197 du Catéchisme. Jusqu’à présent la liturgie de la Parole avait surtout une dimension d’écoute. Avec le credo, commence le second versant, celui de la réponse. Comme dans la grande liturgie de Josué 24, le peuple de Dieu est appelé à se positionner par rapport à l’alliance que Dieu lui propose. « C’est le Seigneur notre Dieu que nous voulons servir, c’est à sa voix que nous voulons obéir » (v. 24). En quelque sorte, les Israélites disaient simplement « Nous croyons » tout comme nous venons de le redire dans la vigile pascale. Cette magnifique liturgie que nous venons de vivre nous a rappelé que la première fois où nous avons dit ce oui à Dieu et à ce qu’il nous a révélé était le jour de notre baptême. Sans doute étions-nous trop petits pour le dire nous-mêmes et, pour la plupart d’entre nous, ce sont nos parents, parrains et marraines qui l’ont dit à notre place. Plus tard, c’est nous qui avons redit ce oui, chaque dimanche, et plus solennellement le jour de notre communion solennelle, comme on disait, ou de notre profession de foi, comme on préfère le dire maintenant.

 

Chanter ou réciter le credo doit être un acte engageant de notre part. En le disant, nous renouvelons l’engagement de notre baptême qui contenait le fait de renoncer à Satan et d’adhérer à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Avant d’être une adhésion à un contenu doctrinal, puisque le credo contient symboliquement toutes les vérités de la foi catholique que nous devons croire et professer, il s’agit d’une adhésion à Dieu lui-même, tel qu’il s’est fait connaître et selon ce qu’il a accompli et ne cesse d’accomplir pour nous en nous créant, nous sauvant et nous sanctifiant. Si nous avons vraiment écouté la Parole de Dieu et non pas d’une oreille distraite, si nous avons été « touchés au cœur » (Ac 2, 37) comme les auditeurs du discours de Pierre le jour de la Pentecôte, notre première réponse sera bien une repentance et un « je crois » personnel appelé à devenir un « nous croyons » communautaire. Dans le même temps en effet, la récitation du credo est une adhésion à la sainte Eglise catholique qui professe la Parole et qui enseigne avec l’autorité que le Seigneur Jésus a donnée aux Apôtres et qu’il donne aujourd’hui aux évêques. Bien sûr, cette profession de foi nous appelle aussi à nous former pour savoir et comprendre ce que nous disons.

 

Dans la joie de ces jours saints qui nous renouvellent dans notre foi, je vous bénis.