La loi écrite sur nos coeurs
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Une « femme a été surprise en flagrant délit d’adultère ». Fait étonnant, on n’a pas réussi à attraper le complice. Pour un familier de la Bible, ce détail ne peut pas manquer de rappeler l’histoire de Suzanne sauvée par le jeune Daniel, chez qui Dieu avait éveillé « l’esprit de sainteté » (Dn 13, 45). Une différence importante est que Suzanne était innocente, ce qui ne semble pas être le cas ici puisque la femme ne nie pas sa culpabilité. Daniel a sauvé une innocente. Jésus a sauvé une coupable. Il l’a sauvée de la lapidation, mais aussi sauvée en l’absolvant et en l’appelant à la conversion : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

Tandis que Daniel a mené une habile enquête pour disculper Suzanne, Jésus a invité chacun à descendre dans sa conscience : cette femme aussi bien que ceux qui voulaient l’accuser et surtout qui cherchaient à mettre Jésus « à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser ». Par deux fois, le Christ s’est abaissé et, du doigt, a écrit sur la terre. N’était-ce pas pour rappeler « les deux tables de pierre écrites du doigt de Dieu » (Dt 9, 10) ? Mais là, il s’agissait d’une loi que le Christ écrivait dans les coeurs.

A chaque homme d’oser descendre aussi dans sa conscience pour y découvrir « la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. » (GS §16) A chaque homme aussi, la grave responsabilité d’examiner et de former sa conscience. La connaissance de la miséricorde divine lèvera pour lui toutes les craintes de s’engager sur ce chemin aussi exigeant que salutaire.

Abbé Bruno Bettoli+