La conversion
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Chers amis,

Ce troisième dimanche du temps ordinaire, nous sommes conviés à méditer une dimension importante de toute vie chrétienne : la conversion. Changer de vie, de vision, de perspective, d’orientation, ou encore d’option est une chose inscrite dans l’ADN de tout chrétien. Mais qu’est-ce qu’on change ? De quoi se convertit-on ? Quelle vie, quelle perspective changer ? La réponse réside dans la nature même du chrétien. Il est une personne configurée au Christ et son appartenance au Christ fait que sa vie ne devrait plus être centrée sur lui-même mais sur le Christ. Le chrétien est une personne qui vit, je dirais, en permanence, une révolution copernicienne sur le plan spirituel. Il n’est plus au centre des intérêts mais c’est le Christ qui, soleil vivant, est au centre de sa vie et l’illumine de sa lumière. « Ce n’est plus moi qui vis mais c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2, 20)

Je pense que c’est à cause de cela que le chrétien est une personne appelée en permanence à se convertir. Il est appelé à exercer la vigilance du cœur sur tout ce qu’exige la volonté de Dieu, la tendance humaine étant toujours de vite se retourner sur lui-même et de ne chercher que ce qui l’arrange. Le Christ dit dans l’Evangile : « Les temps sont accomplis ». Que veut-il dire ? Certainement que lui, il est là. Le messie attendu depuis des années était enfin là, donc les temps sont accomplis ; le moment est venu de sortir de la nuit, de nos lieux de confort, pour nous engager avec le Christ et nous laisser transformer par lui. Peut-être est-il temps aussi pour notre monde aujourd’hui de se convertir de la peur de la COVID, de se convertir de l’amour effréné et irrépressible des biens de la terre ? L’être humain aura alors sa valeur juste parce qu’il est un être humain et pas un matériau ou une chose.

« Où va notre terre ? Où va notre terre en larmes ? Si l’amour est tué, si nous marchons séparés, où va notre terre en larmes ? » Ce chant ancien demeure actuel encore aujourd’hui.

Abbé Elzéar ADOUNKPE