“La contagion de la pureté” par l’abbé Bruno Bettoli
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DOMINICALE du dimanche 10 février 2024, 6e dimanche du Temps Ordinaire (Année B)
n° 1118

Faisons une expérience simple et prenons un verre d’eau pure et un autre contenant une eau sale, à peine transparente. Allons-nous rendre pur l’ensemble en mélangeant le contenu des deux verres ? Bien sûr que non. Au contraire, nous éviterons tout contact entre les deux contenus, afin de préserver au moins celui qui est pur.
De même, dans le cas d’une maladie contagieuse comme la lèpre, tout contact est évidemment à proscrire. La conséquence nécessaire étant la mise à l’écart de toute vie sociale, la Loi de Moïse interprétait cela comme une impureté. En effet, la personne atteinte par la lèpre, exclue du peuple saint, ne pouvait plus avoir accès au Dieu saint d’Israël, sans compter que la lèpre, plus que toute autre maladie pouvait être suspectée d’être la conséquence d’un péché contre le Seigneur, comme ce fut le cas pour Myriam, la sœur de Moïse et d’Aaron (Nb 12,1-10).
En touchant un lépreux qui le suppliait, nous voyons donc que Jésus, au-delà du miracle, accomplit un geste plein de sens. N’aurait-il pas pu plutôt guérir ce malheureux simplement par une prière, comme Moïse qui intercéda pour sa sœur ? En posant ce geste, Jésus veut nous faire comprendre que pour nous purifier du péché, il n’a pas choisi de rester dans la pureté de son Ciel mais il est descendu parmi nous, lui qui est saint s’est mêlé aux pécheurs. En effet, s’il a voulu partager notre faiblesse, notre condamnation, nos souffrances et notre mort comme par une sorte de terrible contagion que toute solidarité réelle avec nous rendait inévitable, c’était pour une autre contagion, en sens inverse, une contagion de guérison, de justice, de joie et de sainteté.
Abbé Bruno Bettoli +